Marc-André Grondin a remporté le César du meilleur espoir masculin, hier. «Je me disais que déjà être nommé, c'est beaucoup, alors je me disais que si je gagne, ce serait bizarre. Et oui, c'est bizarre», a dit Marc-André Grondin

Il a appris la bonne nouvelle en Louisiane, où il tourne Le Caméléon. «J'étais sûr que ce n'était pas moi. D'ailleurs, j'avais parié 50 avec mon agent français que je ne gagnerais pas», dit le comédien. Pas fou, l'agent a refusé le pari.

Récompensé pour sa performance dans Le premier jour du reste de ta vie, de Rémi Bezançon, Marc-André Grondin était finaliste au César du meilleur espoir masculin aux côtés de son partenaire dans le film, Pio Marmaï, de Grégoire Leprince-Ringuet, de Ralph Amoussou et de Laurent Capelluto.

«Je me trouve chanceux: je suis super content que les Français m'ouvrent les bras, qu'ils veuillent me faire une place aussi vite dans leur industrie», dit Grondin. Rappelons que Mathieu Amalric, Mathieu Kassovitz ou encore Louis Garrel ont déjà eu le titre du meilleur espoir masculin.

Retenu en Louisiane, où il tourne sous la direction de Jean-Paul Salomé, Marc-André Grondin a laissé le soin à Rémi Bezançon de récupérer son César sur la scène du théâtre du Châtelet, à Paris, où il a remercié les parents et le frère de Marc-André Grondin, le réalisateur Mathieu Grondin.

«C'est naturel, mes parents pensent que ça va de soi, mon frère aussi. On ne passe pas beaucoup de temps ensemble, mais ça reste mon grand frère, c'est quelqu'un que je veux rendre fier et dont je veux souligner le soutien et de la compréhension», explique Marc-André Grondin.

À quelques jours de son 25e anniversaire, Marc-André Grondin a déjà à son actif quelques distinctions de prestige (Jutra et César). «Les prix, ce n'est pas important pour moi. Ce n'est pas pour ça qu'on travaille. Si tu fais ce métier pour les prix et les galas, tu vas être bien déçu. C'est sûr que ça fait plaisir de recevoir un prix, mais c'est facile après de se gonfler la tête, de se mettre de la pression et de vouloir gagner des prix toutes les années. Il faut pouvoir être satisfait de ce qu'on fait. Moi, je prends ça au jour le jour.»

Depuis la télésérie Watatatow, Marc-André Grondin a connu un parcours sans faute. Mis en orbite à l'international après C.R.A.Z.Y., de Jean-Marc Vallée, Marc-André Grondin a tourné en France, notamment sous la direction de Jérôme Cornuau et de Michel Delgado. Il est aussi apparu sous les traits de Régis Debray dans Che, de Steven Soderbergh.

«Ce que je veux, c'est être heureux de faire ce que je fais. Je ne veux pas arriver sur un plateau pour «puncher in, puncher out». J'aime être sur les plateaux: c'est là que j'ai grandi. Il ne faut pas se prendre au sérieux, personne ne va mourir, et tu ne vas sauver personne. Il faut faire plaisir aux gens», explique-t-il.

Marc-André Grondin est pleinement heureux de tourner Le caméléon, un projet qui a pris du temps à se concrétiser, et se prépare à entamer le tournage de Bus Palladium, de Christopher Thompson. «C'est une super belle équipe, et je vais tourner avec une gang de jeunes. C'est bizarre: j'ai toujours été le ti-cul sur un plateau», s'amuse-t-il.

D'autres projets sont aussi dans l'air, mais que les Québécois se rassurent: non, Marc-André Grondin ne déménagera pas à Paris. «C'est vrai que je commence à être tanné des chambres d'hôtel et des appartements meublés, mais pour l'instant, je paie mon condo à Montréal», soutient-il, même pas fâché de se voir poser, une fois de plus, la même question.