Vanessa Hudgens et Aly Michalka. La brune délicate et la bombe blonde. Deux filles canon pour entourer Gaelan Connell, le gars d'à côté, celui qui passe inaperçu dans les couloirs de la vie mais qui, au cinéma, finit en héros. Bandslam de Todd Graff, raconte leur histoire. Rencontre sur fond de musique.


Todd Graff n'a pas d'enfant, ne regarde à peu près pas la télé et quand il le fait, ce n'est pas pour syntoniser Disney Channel. Bref, quand Vanessa Hudgens (High School Musical) et Aly Michalka (de plusieurs téléfilms Disney) sont passées en audition devant lui pour Bandslam, il n'avait aucune idée de qui elles étaient.


«Elles n'étaient pas des stars pour moi. Je les ai jugées pour ce qu'elles ont présenté», fait le réalisateur, qui a aussi coscénarisé ce film où la musique sert de potion magique à une bande de rejects, leur permettant de sortir de leur coquille.


Et la musique étant au coeur du film comme elle l'est au coeur de la vie de Todd Graff (il a été élevé par des musiciens, il joue de la musique et est une encyclopédie vivante de la musique), il n'était pas concevable pour lui d'engager des acteurs qui ne savaient pas jouer - de la musique, s'entend.


«Je ne me voyais pas, dans la salle de montage, couper tel moment ou tel autre parce que les doigts n'étaient pas au bon endroit sur le manche de la guitare ou les boutons de la trompette.»


Ainsi, tous les jeunes que l'on peut voir dans Bandslam ont passé deux auditions: la première, décisive, testait leurs capacités de musicien; la deuxième, leurs capacités de jeu. Et si Todd Graff avait su qui étaient la brune Vanessa et la blonde Aly, s'il avait entendu leurs CD, ça n'aurait rien changé au processus de sélection: «J'ai passé ma vie dans des studios d'enregistrement. Je connais les «miracles» qui se font là.»


Et les deux jeunes femmes se sont gracieusement pliées au jeu.


«Je passe des auditions pour tout ce que je fais et j'aime ça... pour la compétition», sourit Vanessa Hudgens, qui est présentement en tournage à Montréal pour Beastly de Daniel Barnz et qui, le mois prochain, commencera à s'entraîner pour Sucker Punch, le prochain film - d'action - de Zack Snyder.


«J'ai d'abord joué du piano à l'audition. Puis, je voulais jouer quelque chose de plus hard, à la guitare, mais Todd m'a dit que ce n'était pas la peine. Je ne savais pas comment interpréter ça mais, bon, j'avais un avion à prendre», raconte Aly Michalka, qui écrit et compose des chansons pour Aly&AJ, le duo qu'elle forme avec sa soeur. «Et quand j'ai atterri, tout mon entourage était au courant: j'avais été choisie pour incarner Charlotte.»


Charlotte, l'ex-prom queen convertie en bonne fille. Face à elle, Sa5m («Le 5 est muet»), solitaire et introvertie, sombre d'humeur comme de cheveux. Entre elles, un gars sur le front duquel colle l'étiquette loser, qui vient d'aménager dans le quartier: Will (Gaelan Connell), élevé par sa mère (Lisa Kudrow) et passionné par la musique.


Ça tombe bien: sa nouvelle école ne vit que pour Bandslam, un combat de groupes musicaux. Will y sera comme un poisson dans l'eau - mais seulement après avoir été l'inverse. Le poisson hors de l'eau.


Un rôle exigeant pour un acteur n'ayant pas une grande expérience du... premier plan: «Quand j'avais 10 ans, j'étais plutôt un soccer kid. Puis, mes parents m'ont inscrit dans une école d'immersion française où une directrice de casting est passée pour trouver le gamin qui jouerait dans Chocolat. J'ai eu le rôle, la piqûre. Et j'ai voulu devenir plus que le p'tit gars aux gros cheveux dans un film dont personne ne peut prononcer le titre correctement», fait Gaelan Connell, qui ne manque pas d'humour. Au journaliste qui lui demande si son prénom, d'origine irlandaise, signifie quelque chose, il répond: «Pour mes amis et mes grands frères, loser. Pour ma mère, p'tit dernier brillant.»


De l'empathie pour Will



Cet humour fait à ce point partie de sa personnalité qu'il teinte son personnage. Impossible, grâce à cela, de ne pas avoir de l'empathie pour Will. D'autant plus que Gaelan Connell le rend avec une justesse peut-être pas étrangère au fait qu'il a obtenu le rôle à peine trois jours avant le début du tournage! Il est arrivé sur un plateau où les autres répétaient depuis plusieurs semaines. Ses hésitations et maladresses de «nouvel élève dans l'école» ne sont pas toutes feintes.


Mais depuis, il plane. «Cette chose complètement folle est arrivée et a mis ma vie à l'envers. Vous imaginez, j'ai eu à embrasser Vanessa Hudgens et Aly Michalka! Malheureusement... pour elles, je veux dire!» pouffe le comédien, qui est aussi le leader du groupe rock Exist et qui joue du violoncelle parce que «c'était ma façon de me rebeller, prendre le plus gros instrument que j'ai pu trouver».


Le genre de rébellion qui siérait aussi à Will, non? «En effet, conclut Gaelan Connell, je pense qu'il me ressemble plus que je ne voudrais l'admettre.»

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Bandslam (Bandslam également en version française) prend l'affiche le 14 août. Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Les Films Séville/Summit Entertainment