Astro le petit robot ne vieillit pas. Créé il y a plus de 50 ans, le plus célèbre personnage de l'animé japonais reprend vie au grand écran, dans un long métrage inspiré du manga original. Bouclée en moins de trois semaines, la version traduite au Québec inclut les voix de Patrice Robitaille, Jacques l'Heureux, Pierre Brassard et du jeune Antoine L'Écuyer (C'est pas moi je l'jure!) dans le rôle principal.

Astro le petit robot renaît. Une autre fois. Mais son passage au grand écran n'a rien de surprenant. Dans une industrie qui n'en finit plus de se recycler, il n'était que logique de voir le plus durable des mangas japonais faire l'objet d'une adaptation cinématographique.

Il faut savoir qu'Astro est une véritable institution, appartenant non pas seulement à la culture japonaise, mais au patrimoine mondial du dessin animé. Créé en 1953, par Osamu Tezuka, ce personnage fondateur du manga et de l'animé japonais a connu plusieurs vies, que ce soit en BD, à la télé ou même en jeux vidéo, rejoignant ainsi plus d'une génération d'enfants.

«Je ne connaissais pas la série télé, mais j'avais déjà joué au Gameboy», résume Antoine L'Écuyer, qui double le petit robot dans son adaptation québécoise.

Le secret de sa longévité? Coeur de lion, des pouvoirs surnaturels et, par-dessus tout, une histoire personnelle émouvante, qui touche les thèmes universels du rejet, de la quête de soi et du besoin d'appartenance.

«Astro est un personnage intemporel dans la tradition de Pinocchio et Oliver Twist», explique le réalisateur du film David Bowers (Flushed Away) dans le dossier de presse. «Son histoire appartient à l'univers de Dickens, mais elle est aussi très moderne», ajoute-t-il, en évoquant les conflits identitaires vécus par le petit robot, qui croit au départ être un garçon comme les autres.

Les fans d'Astro retrouveront-ils leur héros intact? Bowers dit s'être inspiré du manga original, tout en ajoutant de nouvelles couches au scénario. «C'est toujours l'Astro que nous connaissons, dit-il, sauf qu'il apparaît pour la première fois au grand écran. C'est donc une histoire plus développée, qui accorde plus d'importance à certains éléments, dont l'émotion.»

Entièrement numérique, le nouveau Astro a été produit par Imagi, un studio d'animation de Hong Kong, qui a des antennes à Los Angeles et Tokyo. Le premier grand film d'animation produit par Imagi, TMNT est sorti en 2007. Astro lui donnera une autre occasion de jouer dans la cour des grands, pas trop loin de Disney, Pixar et autres Dreamworks.

Astro sort en salle le 23 octobre.

Trouver la bonne voix

Facile, le doublage? C'est selon. Si l'exercice nécessite moins de préparation qu'un rôle «ordinaire», il doit quand même se faire selon les règles.

Parlez-en au jeune Antoine L'Écuyer, qui double Astro dans sa version québécoise. À 12 ans, le jeune comédien de C'est pas moi je l'jure! était un bon candidat pour jouer l'enfant-robot. Mais sa première expérience de doublage lui a quand même demandé certains ajustements.

«J'ai trouvé ça tough un peu, admet-il. Tu es dans le feu de l'action sans être vraiment dedans. Par exemple, je ne savais pas trop comment faire les sons quand il se battait et revolait dans les airs!»

Le plus gros défi, toutefois, se situait au niveau de la diction. Pas facile de parler dans un français international, quand notre bouche est habituée à mâcher québécois. Malgré l'aide d'un «coach» spécialisé, le résultat final possède quand même une petite couleur locale. «C'est pas évident, dit-il. je m'en rendais pas compte. Il a fallu que je me reprenne une couple de fois. Je trouvais ça plate de pas l'avoir du premier coup.»

N'allez pas croire que le doublage d'Astro fut une longue et pénible expérience. Si Antoine L'Écuyer a passé une semaine et demie en studio, d'autres ont expédié l'affaire beaucoup plus rondement, vu la relative importance de leurs personnages. C'est le cas de Patrice Robitaille, qui fait la voix du Dr Tenma, le «père» du petit robot. «On ne peut pas dire que c'était très forçant, avoue Patrice Robitaille, qui en était lui aussi à sa première expérience de doublage. Personne ne m'avait envoyé de scénario. Je n'avais pas vu le film. Je suis arrivé là plus ou moins préparé.»

Normal, ajoute Hubert Gagnon, doublure du méchant HamEgg, qui a passé pour sa part un tout petit deux heures en studio. «Une animation demande généralement moins d'intériorité qu'un film d'émotion avec de vrais acteurs, dit-il. Ça reste relativement superficiel. À plus forte raison quand c'est un film pour enfants, avec un rythme et des personnages simplifiés...»

Produite aux studios Technicolor, la version québécoise d'Astro inclut également les voix de Pierre Brassard, Jacques L'Heureux et Mirianne Brûlé.

ROBOTS CÉLÈBRES

En 2004, plus d'un demisiècle après sa création, Astro a été admis au Temple de la renommée des robots. Qui sont les autres élus? Petite liste non exhaustive

Hal 9000

Il pouvait parler, lire sur les lèvres, réfléchir et battre les humains aux échecs. Mais le célèbre ordinateur de 2001 l'odyssée de l'espace n'avait pas que des bons côtés

R2D2

Sans lui, Luke Skywalker ne serait que poussière de Guerre des étoiles. Très utile dans les moments les plus critiques.

C-3PO

L'autre célèbre droïde de Star Wars. Une connaissance accrue des langues et un verbomoteur impénitent.

Gort

Garde du corps de Klaatu, dans le classique Le jour où la Terre s'arrêta, Gort demeure l'incarnation du robot insondable et potentiellement dangereux.

Robby

Niaiseux comme tout et pourtant mémorable. Sans lui, la série Perdus dans l'espace n'aurait pas eu le même cachet.