Souriant, relaxe et un peu cabotin, Brendan Fraser s'est amené à Montréal hier. Il s'est entretenu avec la presse, à quelques heures de la première montréalaise d'Extraordinary Measures de Tom Vaughan au cinéma Impérial.

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Avec son t-shirt, son jeans noir et son humour ado, Fraser affiche peu de choses en commun avec le jeune loup des affaires du long métrage qui, au début des années 2000, a tout lâché pour monter une startup pharmaceutique. La firme allait mettre au point un traitement de remplacement des enzymes pour les enfants atteints d'une maladie rare.

«Brendan n'est pas ce gars. Je ne suis pas un MBA d'Harvard», concède Brendan Fraser, qui défend l'héroïque père de famille d'Extraordinary Measures. Ce gars, c'est John Crowley, véritable emblème du «Corporate America», qui a remué ciel et terre mais surtout amassé des centaines de millions de dollars pour procurer une cure miracle à ses deux enfants condamnés à mourir de la maladie de Pompe.

Bref, le rêve américain à la sauce médicale.

Une vraie histoire

L'acteur est entré dans le vif du sujet en exprimant la fascination immédiate qu'il a eue pour la vraie histoire de John Crowley (racontée par Geeta Anand, d'abord dans un article du Wall Street Journal, puis dans le livre The Cure).

«C'est un individu doté d'un très fort sens du devoir, très humble et intelligent, qui adore ses enfants. Lorsque ceux-ci ont reçu le diagnostic qu'ils ne vivraient pas plus de six ans, il a senti qu'il devait faire quelque chose pour eux», raconte-t-il.

La star d'origine canadienne de La Momie, Crash et The Quiet American a trouvé «très cool» de tourner pour la première fois auprès d'Harrison Ford, un acteur qu'il admire depuis ses premières années dans le métier. Mais il est surtout devenu «groupie» de Megan et Patrick, les enfants Crowley qui continuent leur combat contre la maladie de Pompe.

«Ils ont assisté à la première du film. Je n'avais aucune idée de leur fragilité. On ressent à travers eux la fragilité et la valeur de la vie. J'étais très impressionné de rencontrer la «vraie» Megan, qui est aussi drôle et brillante que le personnage du film.»

Se réclamant de l'esprit d'Erin Brokovich et World Trade Center, Extraordinary Measures raconte la quête extraordinaire d'un homme ordinaire. Le film dépeint comment l'alliance entre le sens des affaires de Crowley et l'ingéniosité de Stonehill permet à l'un de sauver ses enfants et à l'autre d'être un chercheur prolifique et prospère.

Sans le traitement de remplacement d'enzymes né des recherches du Dr Stonehill (joué par Harrison Ford, qui est aussi le producteur délégué du film), les deux enfants Crowley ne seraient probablement plus de ce monde aujourd'hui. «Pour moi, le plus important était de ne pas faire une caricature de cet individu, comme si Will Ferrell jouait George Bush, par exemple!» soutient Brendan Fraser. Il reconnaît que ce séjour dans la peau d'un go-getter aux valeurs familiales en béton est un contre-emploi, lui qui a surtout fréquenté des territoires cinématographiques moins... vertueux!

Que les fans d'Encino Man soient rassurés: ils retrouveront Brendan l'éternel ado au printemps prochain dans Furry Vengeance. Aux côtés de Ken Jeong (l'impayable Mr Chong du film The Hangover), il campera le souffre-douleur de créatures de la forêt.

«On passe du sublime au ridicule», s'amuse celui qui, pour ses fans, restera toujours George of the Jungle.