Le point de départ de Life as We Know It découle d'une véritable - et sérieuse - conversation qu'ont eue Ian Deitchman et Kristin Rusk Robinson. Formant un couple dans la vie, les scénaristes ont en effet réfléchi à la question épineuse de la suite des choses en cas de tragédie, maintenant qu'ils sont devenus parents. Advenant le cas où les deux meurent, à qui confier la garde de l'enfant? À la famille? À des amis?

Ils se sont entendus. D'après eux, leur fille ne pourrait être entre meilleures mains qu'entre celles de deux de leurs amis. «Qui nous connaissent mieux que personne», disent-ils. Le hic, c'est que cet homme et cette femme ne forment pas du tout un couple. Et ne pourraient être plus différents l'un de l'autre.

Évidemment, le scénario né de ce questionnement aura fait son chemin dans les officines hollywoodiennes, le tout étant saupoudré d'une bonne dose d'humour.

Katherine Heigl, qui agit aussi à titre de productrice, et Josh Duhamel forment ce couple dépareillé, antagoniste au point où l'on suspecte une attirance souterraine.

Leur première rencontre «romantique», justement orchestrée par leurs amis, est un désastre. Leurs personnalités sont tellement peu compatibles que le rendez-vous dure à peine quelques minutes, la voiture ne quittant même jamais l'entrée de garage. Pensant ne plus jamais se revoir de leur vie, Holly (Heigl) et Eric (Duhamel) doivent pourtant se réunir le jour où leurs amis meurent dans un accident. Au choc émotif s'ajoute aussi un devoir inattendu. Dans leur testament, les parents ont confié la garde de leur bébé à l'un et à l'autre.

«Je commençais moi-même ma vie de mère quand j'ai eu vent de ce projet, a déclaré Katherine Heigl au cours d'une conférence de presse tenue la semaine dernière à New York. J'avais carrément l'impression de recréer devant la caméra ce que je vivais dans la vie. C'était comme si je tenais un journal vivant!»

Relations antagonistes

Réalisé par Greg Berlanti, qui a surtout fait sa marque à la télévision, Life As We Know It s'attarde ainsi à la vie d'un «faux» couple devant faire équipe pour s'occuper d'un poupon qui s'apprête à célébrer son premier anniversaire. Avec l'apprentissage qui en résulte.

L'humour du film repose évidemment sur les relations antagonistes qu'entretiennent les deux tuteurs, mais aussi sur leur rapport à leur condition de nouveau parent.

«Avant le tournage, nous avons eu heureusement l'occasion de nous familiariser avec les triplettes qui jouaient notre fille, a de son côté expliqué Josh Duhamel. Ce fut très utile car elles étaient déjà à l'aise avec nous. Comme j'ai à peu près leur âge mental, nous avons pu bien nous entendre!»

Malgré leur très jeune âge, les triplettes affichaient déjà des talents différents, selon le réalisateur.

«Les personnalités de chacune ont été très vite définies, a-t-il fait remarquer. Cela se transforme en une logistique assez complexe. Il faut planifier d'avance lequel des poupons est plus apte à jouer la scène que l'on s'apprête à tourner!»

L'affiche du film, sur laquelle on voit un bébé déambuler en couche à côté d'un Josh Duhamel en «bobettes», a par ailleurs un peu surpris le principal intéressé.

«Hum... pas grand-chose de sexy là-dedans! a observé l'acteur. J'avais prévenu la production que je ne voulais pas être vu torse nu dans ce film-là mais pour cette scène, j'ai accepté car je la trouvais très drôle. Je ne pensais pas que cette image serait choisie pour l'affiche, cela dit!»

De son côté, Katherine Heigl s'est reconnue dans le rôle de cette femme qui tente de régler sa vie du mieux qu'elle peut.

«Il est très apparent que je suis une control freak!» dit en riant celle dont la notoriété est très grande depuis la comédie Knocked Up et la série télé Grey's Anatomy. «Quand vient le moment de s'occuper de la petite, mon mari et la nounou doivent faire exactement selon ma méthode!»

Pour la famille

D'abord un peu plus audacieux sur le plan du langage et des situations, le film a obtenu en premier aux États-Unis la cote «R», réservée aux productions pour lesquelles les ados âgés de moins de 17 ans doivent impérativement être accompagnés d'un adulte.

«Cela ne cadre pas très bien avec ce type de film, reconnaît le réalisateur Greg Berlanti. Nous avons donc remonté le film afin d'obtenir la cote PG-13. Avant tout, c'est une histoire axée sur la vie et les êtres humains. Avec la part de comédie et de tragédie que ça comporte.»

Life as We Know It (La vie, tout simplement en version française) prend l'affiche le 8 octobre. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.