Soyez avertis: la vague des films de vampires n'est pas terminée. Actuellement en tournage à Montréal et ses environs, The Moth Diaries parcourra vraisemblablement la même veine.

Réalisée par Mary Harron (American Psycho, The Notorious Bettie Page), cette coproduction canado-irlandaise de 10,5 millions de dollars canadiens met en vedette Lily Cole (The Imaginarium of Doctor Parnassus), Sarah Bolger (The Tudors) et Sarah Gadon (le prochain David Cronenberg), trois jolies filles qui ont en commun de mener de front leurs études et leurs carrières d'actrices.

L'histoire se passe dans un pensionnat pour jeunes filles, où une nouvelle venue semble avoir de bien étranges habitudes. Malade ou possédée? Entre malaises et hallucinations, la question va se poser tout au long du film.

L'ancienne abbaye d'Oka servira de décor principal à ce «thriller» d'inspiration gothique, qui joue dans les eux troubles de l'horreur psychologique. D'autres scènes ont été tournées au collège Saint-Sacrement de Terrebonne, ainsi qu'au studio Mel's où l'équipe a reçu les journalistes hier.

Plus que Twilight

Évidemment, difficile de ne pas penser à Twilight. Un collège, des ados à la sexualité naissante, une vague odeur de sang... Mais selon les principales intéressées, les deux films n'ont rien de comparable.

«Nous surfons sur la vague dans la mesure où le public connaît toutes les règles du genre. Nous n'avons pas à tout expliquer, souligne Karine Martin, des productions Mediamax. Mais le film de Mary va plus loin que le film de vampire. C'est quelque chose qui plaira aux adolescentes, mais aussi à un public plus âgé.»

«Nous faisons quelque chose de très différent, confirme Mary Harron. Twilight est une romance. J'avais envie de quelque chose de plus terrifiant, de plus dérangeant. Disons que je me sens beaucoup plus proche d'un film comme Rosemary's Baby. Roman Polanski a été une très grosse influence...»

«C'est un film qui prête à plusieurs interprétations», ajoute Lily Cole, déplorant que les films de vampires soient aussi «connotés» depuis Twilight. L'ancienne mannequin, qui semble bien décidée à tourner le dos au joyeux monde de la mode, préfère de son côté y voir le «drame d'une fille perdue» où se confondent l'hystérie et le surnaturel.

À la fois «fiévreux» et «onirique», pour reprendre les mots de Mary Harron, The Moth Diaries diffère aussi de Twilight par sa distribution toute féminine et sa réflexion sur les premières grandes amitiés adolescentes. Cet aspect de l'histoire a particulièrement séduit la réalisatrice, ainsi que les trois actrices principales, qui ont d'ailleurs toutes pris le risque d'investir une partie de leur cachet dans l'aventure.

Le système du «différé de talent» (permettant de verser le reste du salaire si le film fait des profits) était en effet, pour Mediamax, la seule façon de mettre le projet sur les rails puisque le financement semble de plus en plus ardu à trouver.

Douze projets et demi

Branche de Mediabiz - une entreprise spécialisée dans le financement télé et cinéma -, la Montréalaise Mediamax a été fondée il y a un an et demi, en partenariat avec Roger Frappier. Mais ce dernier a quitté le bateau quelques mois plus tard «parce qu'il était à un point dans sa carrière où il avait besoin d'autre chose que ce que nous faisions», explique Karine Martin, en précisant que les deux parties «sont toujours amies».

Cela n'a visiblement pas empêché Mediamax de poursuivre ses activités. La boîte est actuellement en phase de préproduction pour une série de 12 téléfilms d'action et suspense, dont le titre provisoire est 12 1/2. Un autre long métrage est également en préparation, soit le film Adam & the Women, une coproduction avec l'Espagne, qui sera réalisée par Felix Viscarret, gagnant du Goya du meilleur jeune cinéaste pour son film Bajo Las Estrellas en 2008.

Une histoire qui, comme celle de Moth Diaries, est à suivre.