Paris Jean-Marc Vallée pense que les Québécois vont découvrir, à travers Café de Flore, une autre facette de Vanessa Paradis. Oubliez la jeune chanteuse de Joe le taxi, oubliez l'adolescente interprète de Noce blanche, oubliez l'égérie de mode, note le réalisateur québécois, qui croit déceler chez l'artiste une volonté nouvelle de s'imposer à titre de comédienne.

«Je crois qu'au Québec, on connaît surtout la chanteuse, on connaît l'adolescente actrice qui n'en a pas fait un choix de carrière à ce jour et je pense qu'elle veut changer ça. Vu la manière dont elle joue, la manière dont elle sent les choses, tout est là», souligne-t-il.

Le rôle de la mère d'un enfant trisomique qu'elle interprète, indique Jean-Marc Vallée, la place dans un registre qui ne laisse aucune place à la séduction.

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«On présente une Vanessa Paradis en mère qui se consacre à 100%, à 200% à son fils. Il n'y a aucun sex-appeal, elle n'a l'air de rien. Souvent on l'a arrangée moche. Alors, c'est un exercice d'humilité intense. Mme Chanel, qui fait la une de magazines de femmes fatales, se retrouve dans un film où on ne lui met pas de maquillage, où on la dépeigne, où on lui teint les cheveux pour la rendre sévère», relate Jean-Marc Vallée, qui parle d'une rencontre professionnelle «extraordinaire» avec la Française.

L'expérience semble ravir tout autant l'actrice. «Je prends tellement de plaisir à être dirigé par Jean-Marc Vallée, à interpréter son histoire. Je suis toujours épatée par les gens passionnés, talentueux et brillants qui en plus sont de gentilles personnes. C'est ce que je préfère le plus au monde», relate en entrevue l'artiste, qui a rencontré le Québécois avant d'avoir lu le scénario de Café de Flore.

«Je pense qu'il ne savait pas si je pouvais être son personnage. Et je ne savais pas ce qu'il avait à me proposer», explique-t-elle.

C.R.A.Z.Y.

C'est après voir vu C.R.A.Z.Y. et, surtout, quand elle a lu le scénario du film à venir qu'elle a été véritablement conquise.

«La première fois que je l'ai lu, quand j'ai terminé, j'étais à bout de souffle, c'était comme s'il y avait eu une tornade dans ma tête. Ça m'a fait beaucoup, beaucoup d'effet. La deuxième fois, ça m'a fait la même chose et la troisième aussi. Chaque fois que je le relisais, ça me chamboulait beaucoup, beaucoup», dit-elle.

La vedette française apprécie que le réalisateur réussisse à «vous toucher très, très profondément» avec des histoires familiales qui vous entraînent subtilement «sans que vous vous rendiez compte que vous allez être embarqués». Elle se dit aussi impressionnée par le travail de Jean-Marc Vallée sur le plateau.

«Je suis épatée et effarée de voir comment cet homme, à qui tout le monde pose des questions, a le recul de voir tout ce dont il va avoir besoin et, à l'opposé, tout ce qui pourrait rendre la scène moins bonne», souligne l'actrice de 37 ans.

Bien qu'elle espère que le film sera réussi et connaîtra du succès, Vanessa Paradis ne se préoccupe pas trop de l'avenir. Ni de la manière dont elle est ou sera perçue au Québec.

«Si on se projette trop de l'avant, on ne peut pas profiter de ce qui se passe tout de suite. Je vis ce qu'il y a à vivre. Après, je ne peux pas contrôler ce que les gens pensent. Ils pensent ce qu'ils veulent», conclut-elle.