L'acteur anglais parle peu mais tue beaucoup dans le remake du Mécano, obscur film de tueur à gages sorti en 1972.

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C'est ce qu'on appelle sortir des oubliettes. Mettant en vedette Charles Bronson dans le rôle d'un tueur à gages perfectionniste, The Mechanic n'avait connu qu'un succès mineur lors de sa sortie sur les écrans en 1972. On croyait le film aussi mort que l'acteur (Bronson s'est éteint en 2003) et son personnage principal . Mais contre toute attente, il a continué sa vie commerciale en douce, en étant régulièrement télédiffusé ou vendu dans les clubs vidéo.

Il n'en fallait pas plus pour que les producteurs de la version originale décident d'en faire un remake, lequel prendra l'affiche au Québec demain sous le titre du Mécano en version française. Quinze années d'écriture et de réécriture auront été nécessaires pour accoucher de cette production de 30 millions réalisée par Simon West (Lara Croft: Tomb Raider) où l'Anglais Jason Statham (Snatch, The Expendables) reprend le personnage d'Arthur Bishop jadis tenu par Bronson.

Beaucoup d'argent et d'efforts pour une histoire qui ressemble somme toute à l'originale: un tueur professionnel sophistiqué s'adjoint les services d'un apprenti (Ben Foster), qui n'est nul autre que le fils de son meilleur ami récemment assassiné (Donald Sutherland). A priori bénéfique, cette association lui créera un tas d'ennuis, avant d'éventuellement causer sa perte. Mais que de péripéties avant d'en arriver là!

Copie conforme? Pas tout à fait. Outre une finale complètement différente, ce nouveau Mécano se veut résolument plus violent que l'ancien, alors que les cadavres et les cartouches s'amoncellent sur la route des deux héros.

Un homme d'action

Aussi peu loquace à l'écran qu'en entrevue, Jason Statham semblait être le bon choix pour succéder à Charles Bronson dans le rôle du tueur à gages taciturne. Il sait que les comparaisons seront inévitables, mais l'assume entièrement. «Bronson est un des grands. J'ai souvent vu ses films et je dois dire que j'aime particulièrement Hard Times. Considérant le genre de cinéma que je fais, il est pratiquement impossible de ne pas avoir un peu d'admiration pour lui, ou de ne pas avoir été minimalement inspiré par lui.»

Ici, toutefois, s'arrête l'influence «bronsonienne». Car dans l'ensemble, Statham peut se vanter d'avoir fait les choses à sa manière, ce qui implique entre autres une performance très physique et une obstination maladive à vouloir effectuer lui-même toutes ses cascades.

«Il n'y a pas plus terre à terre que Jason, confirme Simon West. Il est vraiment de cette école d'acteurs qui n'ont peur de rien et qui refusent totalement les doublures et les écrans verts. Si ça se passe dans une voiture, il doit vraiment conduire. Et s'il doit sauter harnaché d'un immeuble de 45 étages, il doit le faire en personne. Il l'a d'ailleurs fait pendant le tournage. Vous auriez dû le voir. Pas une once de peur. À côté de lui, Ben (Foster) était terrifié!»

Plongeur olympique

Son passé de plongeur olympique a-t-il servi Statham dans ce contexte? «Ça m'a peut-être aidé à me préparer mentalement. À mieux me concentrer», répond l'ancien athlète, en exhibant modestement ses biceps.

Chose certaine, l'acteur anglais confirme ici son statut de nouvel homme fort d'Hollywood, une place chèrement gagnée depuis le début des années 90, quand il faisait ses premiers pas au cinéma avec le réalisateur britannique Guy Ritchie (Snatch, Lock, Stock and Two Smoking Barrels). Si The Mechanic cartonne, on évoque déjà une suite possible. Et rien ne dit que Statham diminuera la cadence au cours des prochains mois, lui qui a une demi-douzaine de films dans le collimateur, dont The Killer Elite (avec Robert De Niro) et la suite de The Expendables.

Une comédie romantique peut-être? «Pas cette semaine! s'esclaffe-t-il de toutes ses dents (très blanches). J'aime ce que je fais. J'y prends beaucoup de plaisir et je ne me plains pas. Si je me lasse un jour, j'essaierai de trouver autre chose à faire...