Noceur, macho et pas très porté sur la subtilité, tels sont les traits de caractère de Burger, atypique mais néanmoins attachant personnage incarné par le comédien Antoine Bertrand dans le film Frisson des collines qui a pris l'affiche vendredi.

«Chaque village a son Burger et chaque Burger reste dans son village», lance le comédien qui, avec cette simple phrase, saisit l'essence de son personnage. Ce drôle de drille réussit tout de même à faire rire en dépit de son côté colérique et irrévérencieux.

«Malgré tous ses défauts, on a réussi à le rendre sympathique, dit Antoine Bertrand. Un peu comme avec Junior (son rôle dans Les Bougon), c'est un fantasme d'acteur de jouer un tel personnage. On peut y lâcher notre fou.»

Dans le film, Burger est le type de gars qui va passer toute sa vie dans son village de Sainte-Agasse. Un peu comme Céline (Geneviève Brouillette), serveuse de bar qui a le don de se casser les dents en cherchant l'amour.

«Céline est une beauté en fin de parcours, un peu vieillissante, dit la comédienne. Elle est constamment le second choix, elle vit des amours impossibles. Ce sont des personnages pour qui j'ai beaucoup de tendresse.»

La comparaison avec Mimi, chanteuse yé-yé dépassée par la mode disco dans le film Funkytown, vient vite à l'esprit. «Toutes deux ont un petit côté «looser», mais Mimi est une fille hyper ambitieuse qui n'existe que pour être vue et être sous les projecteurs, souligne la comédienne. Alors que Céline est la fille qui va rester toute sa vie à Sainte-Agasse.»

Une habitante du village qui ne va sans doute pas y rester est Carmelle, incarnée par la comédienne et auteure-compositrice-interprète Viviane Audet.

Carmelle, c'est la grande soeur de Frisson. Employée d'une cantine, elle vit une relation amoureuse digne d'être confessée. «Si Carmelle vivait en 2011, elle tripperait probablement sur Lady Gaga, lance Viviane Audet en souriant. C'est la fille jet-set qui vit dans un coin perdu. Elle est coquette et lit le Paris Match. Elle rêve au prince charmant et elle est audacieuse dans ses choix de chums.»

Alors que Frisson des collines, campé en 1969, signifie la fin d'une époque pour bien d'autres personnages du film, c'est plutôt le début d'un temps nouveau pour la belle Carmelle.

Le grenier aux images

Au cours des derniers jours, quelques lecteurs nous ont fait remarquer, à juste titre, que le surnom Frisson des collines n'est pas nouveau. Dans les années 50, Frisson des collines était une marionnette faisant partie de la série pour enfants Le grenier aux images, une des toutes premières émissions jeunesse présentées sur les ondes de Radio-Canada.

Dans celle-ci, le personnage du grand-père (André Cailloux) racontait des histoires à des marionnettes, dont Frisson. De 1952 à 1954, la voix de Frisson était celle de Paule Bayard, comédienne qui a plus tard prêté sa voix à Bobinette et qui est morte en novembre 1975.