C’est un matin douillet dans un chic hôtel de Santa Monica, où l’océan Pacifique chatouille des kilomètres de plages déjà bondées. Justin Timberlake et Mila Kunis, les vedettes de l’anticomédie romantique Friends With Benefits, pénètrent discrètement dans une vaste pièce climatisée où les attendent exactement neuf journalistes. Neuf. Pas 94.

M. SexyBack porte une chemise bleu clair de sa collection de vêtements William Rast. Mme That 70’s Show a enfilé une robe moulante et des escarpins vertigineux.

Visiblement, Mila Kunis file un mauvais coton. À la rigolade, on lui demande si elle a été une fan de *NSYNC, le groupe de musique pop qui a propulsé Justin Timberlake vers la gloire. La minuscule Mila, qui a perdu 20 livres pour jouer dans Black Swan, soupire en roulant ses grands yeux vers l’arrière. Sautons à la deuxième question : quelle chanson de Timberlake préfère-t-elle ? La belle Mila s’impatiente et réclame presque l’intervention d’un des trois relationnistes du studio qui épient les entrevues et qui ordonnent aux reporters de « se concentrer sur le film, s’il vous plaît, O.K. ?».

Alors, ce film, qui prend l’affiche le vendredi 22 juillet, raconte l’histoire des amis Dylan (Justin Timberlake) et Jamie (Mila Kunis) qui, déçus par leurs relations précédentes, s’embarquent dans un projet vieux comme le monde : coucher ensemble, sans toutefois nouer une vraie histoire d’amour. Du sexe, juste du sexe, pas d’émotion. Un peu comme dans No Strings Attached, un long métrage d’Ivan Reitman très similaire mettant en vedette Ashton Kutcher et Natalie Portman.

Et du sexe, les deux jeunes acteurs aux corps parfaitement sculptés en ont à la tonne. La toute première fois où Kunis et Timberlake fricotent ensemble donne d’ailleurs lieu à une scène très rigolote. Descends plus bas, oui c’est ça, un peu plus profond, merde, je ne me suis pas rasé les jambes, moi non plus, je vais éternuer après l’orgasme, je t’avertis. Des amis, ça se dit tout, non ?

Pour exhiber ses fesses et ses abdos au grand écran, Justin Timberlake a poursuivi son entraînement régulier, en éliminant la bière et les pâtes, et en mangeant plus de légumes.
« Ces scènes de nudité ont été pensées pour l’aspect comique du film et non pour le facteur sexy, note Justin Timberlake. On n’est jamais à l’aise de se dévêtir devant 30 membres de l’équipe qui sont en sueur parce que l’air conditionné a été arrêté, question de ne pas avoir de bruit de fond. »

« Le travail de Justin, c’était de me couvrir », résume Mila Kunis. « Je sais, j’ai lu ton contrat », enchaîne Timberlake, JT pour les intimes.

Quand on lui demande si elle a dû s’astreindre, elle aussi, à des heures et des heures de gym pour Friends With Benefits, Mila Kunis répond sèchement : non. « En sortant de Black Swan, elle pesait 87 livres », rappelle Justin Timberlake. Autres sujets à éviter avec Miss Kunis : les réseaux sociaux. Elle n’utilise pas de compte Twitter et ne se connecte jamais sur Facebook. C’est clair ?

Selon le réalisateur Will Gluck, qui a aussi tourné la délicieuse comédie Easy A avec la craquante Emma Stone, « Mila est même tombée endormie pendant un tournage dans le lit à Malibu tellement elle était fatiguée ».

Moins rose bonbon

Le scénario original de Friends With Benefits, pondu par Keith Merryman et David Newman il y a cinq ans, a été touillé plusieurs fois, à la demande de Timberlake et Kunis, qui désiraient jouer dans un film non édulcoré, moins rose bonbon que Something Borrowed, mettons. Bref, une anticomédie romantique, selon leurs propres mots. « Nous voulions injecter plus de modernité dans ce genre », indique Will Gluck.

Donc, contrairement aux classiques du genre, les personnages sacrent, boivent, forniquent et multiplient les références à la culture populaire. En sortant de ce film, impossible de ne pas fredonner Closing Time de Semisonic, Jump de Kris Kross ou Hey, Soul Sister de Train. Pour Friends With Benefits, Will Gluck souhaitait recréer l’esprit des films de Katharine Hepburn et Spencer Tracy. « Je voulais que Justin Timberlake et Mila Kunis soient les Tracy et Hepburn de notre époque », affirme le réalisateur.

Friends With Benefits démarre quand Timberlake, un Californien pur et dur, déménage à New York, où il a été embauché comme directeur artistique au magazine GQ. C’est Mila Kunis, une redoutable chasseuse de têtes, qui l’a recruté. Les deux viennent de rompre. Lui avec Emma Stone, qui vole la vedette dans les 30 secondes de son apparition formidable. Elle, avec Andy Samberg. Rapidement, Timberlake et Kunis se lient d’amitié. Et décident de se glisser sous la couette.

« En fait, Mila et Justin sont dans une relation, mais ils ne veulent pas se l’admettre », analyse le réalisateur Will Gluck. Le film a beau se décrire comme une anticomédie romantique, reste qu’il emprunte tous les ingrédients de la recette originale, les adapte légèrement, avec le résultat final espéré.

Les frais de ce reportage ont été payés par Sony.

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La mère de Mila Kunis

Les personnages secondaires prennent énormément d’importance dans Friends With Benefits. Dans cette galerie, il y a Lorna, mère excentrique de Mila Kunis, que campe la merveilleuse Patricia Clarkson. «Lorna est comme une groupie qui a mal tourné. Elle a un esprit libre, mais elle n’est pas vraiment une bonne mère. Elle a un amant dans chaque port, elle a consommé beaucoup de substances illicites. Mais, au moins, elle a de beaux cheveux», blague Patricia Clarkson, 51 ans, qui jouait la mère d’Emma Stone dans Easy A.
La première scène qu’elle a tournée dans Friends With Benefits? Celle où elle surprend sa fille et Justin Timberlake au lit. «J’ai vu Justin Timberlake flambant nu et j’ai dit: je t’adore, Will Gluck [le réalisateur]», dit-elle dans un grand éclat de rire. Patricia Clarkson, qui a un humour extrêmement bien aiguisé, a aussi collaboré avec Susan Sarandon aux vidéos de la série Mother Lover de l’émission Saturday Night Live, vidéos mettant en vedette Justin Timberlake et Andy Samberg. «Justin a tellement de talents différents que c’est pratiquement gênant», note Patricia Clarkson.
Plus connue pour ses rôles plus dramatiques, notamment dans Pieces of April et Far From Heaven, Clarkson reçoit de plus en plus de scénarios comiques. Ah oui, et elle n’aime pas le mot cougar. «Je n’aime pas les cougars, mais j’aime les animaux. Pourquoi y aurait-il un terme pour décrire une femme sexy d’un certain âge?», demande-t-elle.

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La soeur de Justin Timberlake

Vous la reconnaîtrez tout de suite, celle qui incarne la grande sœur de Justin Timberlake dans Friends With Benefits: c’est Jenna Elfman, la célèbre Dharma de la populaire sitcom Dharma&Greg. Encore aujourd’hui, neuf ans après la fin de l’émission, ses fans l’accostent encore à propos de ce rôle. Se lasse-t-elle de toujours se faire appeler Dharma? Non, tranche la blonde comédienne. «Dharma&Greg joue encore à la télévision et gagne de nouveaux admirateurs. C’était une excellente émission et j’en suis très fière. J’en serai toujours fière», souligne-t-elle.
Pourquoi a-t-elle accepté cette petite participation au film? «Le scénario était comique et je voulais sortir de la maison. Je venais d’accoucher de mon deuxième enfant et en plus, le tournage se faisait sur la plage», confie Jenna Elfman, bien connue à Hollywood pour son implication dans l’Église de scientologie. Comme John Travolta, Tom Cruise et Kirstie Alley.