La maison de distribution K-Films Amérique a acheté le plus récent film du réalisateur Emmanuel Mouret, L'art d'aimer, inscrit en compétition officielle au Festival des films du monde.

«Le film sera présenté dans les salles du Québec à compter du 16 décembre», a indiqué le président de K-Films, Louis Dussault, rencontré hier soir au cocktail conjoint de la SODEC et de Téléfilm Canada dans le cadre du FFM.

C'est le cinquième film de Mouret que M. Dussault achète. «C'est le seul réalisateur de qui j'achète les films sur scénario, indique-t-il. Le cinéma de Mouret, c'est celui de la France dans ce qu'elle a de plus authentique. Si François Truffaut vivait encore aujourd'hui, il ferait des films comme ceux de Mouret.»

Présent au cocktail, le réalisateur, qui connaît bien le Québec, a indiqué à La Presse être emballé par l'accueil réservé à son film qui était présenté en première mondiale au FFM.

«Le public d'ici est très sensible à mes films qui sont basés sur le sentiment et l'humour. Je suis très heureux», a indiqué ce dernier.

Événement fort couru en marge du FFM, le cocktail de la SODEC et Téléfilm a pour but de rassembler tous les représentants de l'industrie québécoise. Ceux-ci ont l'occasion d'échanger avec des producteurs de films étrangers venus présenter leurs oeuvres. Dans le jargon des affaires, c'est une rencontre de réseautage.

La ministre québécoise de la Culture Christine St-Pierre y était bien sûr présente. La Presse a profité de l'occasion pour lui demander ses commentaires sur le fait que la programmation du 35e FFM comporte très peu de films sous-titrés en français alors que les sous-titres anglais sont plutôt la norme.

«J'ai été surprise en lisant l'article de La Presse [NDLR: de notre collègue Marc-André Lussier], a-t-elle reconnu. C'est sûr qu'il est souhaitable d'avoir plus de films sous-titrés en français compte tenu de la position de Montréal comme métropole francophone. Il y a peut-être un encouragement à donner. J'ai demandé à ce qu'on recueille plus d'information sur le sujet afin de savoir comment nous pourrions accompagner M. Losique [NDLR: Serge Losique, président du FFM] là-dedans.»

La ministre a rappelé que le gouvernement du Québec avait versé cette année 650 000$ pour la tenue du festival. Mais le gouvernement ne peut dicter comment cet argent doit être dépensé. «M. Losique fait ses choix. Nous n'avons pas à nous immiscer dans les programmations, les choix artistiques, etc., poursuit Mme St-Pierre. Ce ne serait pas correct de notre part de faire de telles interventions.»

À cette soirée, La Presse a aussi croisé Patrick Roy, président d'Alliance Vivafilm. Ce dernier, qui a présenté The Artist au FFM, a très hâte de la sortie de ce film en salle, prévue le 23 novembre. «C'est un défi que de proposer un film muet et en noir et blanc aux gens, mais tous ceux qui le voient l'adorent, constate-t-il. Je crois que le succès de ce film va se faire de bouche à oreille.»

Alliance et son principal concurrent de la distribution, Séville, participaient au financement de la soirée d'hier soir.