Café de Flore raconte deux histoires parallèles, celle de Jacqueline (Vanessa Paradis), femme résiliente qui élève, seule, son enfant trisomique dans le Paris des années 60 et celle d'Antoine (Kevin Parent), un DJ vivant dans le Québec d'aujourd'hui mais qui, malgré le succès, vit très mal sa séparation d'avec Carole (Hélène Florent), amour de jeunesse qu'il a quittée pour Rose (Évelyne Brochu), la nouvelle femme de sa vie.

Carole (Hélène Florent)

«Carole est complètement brisée par sa rupture avec Antoine, dit la comédienne de son personnage. Pour essayer de survivre à cette déception, cette tristesse, cette déchirure, elle essaie toutes sortes de choses: médicaments, drogues, alcool, massages, acupuncture, ésotérisme. En même temps, elle est hantée par des rêves assez étranges. Elle cherche des réponses à tout cela.»

La comédienne a adoré le scénario dès sa première lecture. «J'y ai trouvé de beaux sentiments, dit-elle. La rupture, la séparation, ce sont des sentiments complexes. Entre elle et Rose, ce n'est pas qu'une question de jalousie. C'est plus complexe. Le personnage m'interpellait. Ce n'était pas facile mais un beau défi d'actrice.»

Antoine (Kevin Parent)

La proposition de jouer Antoine est arrivée comme un cadeau dans la vie de Kevin Parent. «Ça adonnait bien dans ma carrière où je ressentais le besoin de faire quelque chose de nouveau», confie l'auteur-compositeur-interprète.

Dans le film, il incarne un DJ très en demande. Un rôle, somme toute, proche de son univers musical. Entre musicien et comédien, il voit des correspondances. «Même si on peut prendre plusieurs prises pour une scène, le temps est compté. Tu dois livrer. Donc, tu te dois d'être «on». Et c'est comme ça quand tu es sur scène. Que tu sois en forme ou non, tu as un job à faire.»

D'Antoine, il apprécie le côté international et actuel. «Je trouvais qu'il y avait quelque chose d'accessible en Antoine, par sa carrière, ses déplacements, son côté déchiré entre deux univers, dit-il. Il est rendu près de la quarantaine, il est sobre, ne consomme pas, se remet en question. J'ai tout de suite été excité et intrigué. Je me suis dit que j'aimerais essayer de jouer ce gars-là.»

Rose (Évelyne Brochu)

Tous les comédiens de Café de Flore ont souligné cette méthode, particulière à Jean-Marc Vallée, de faire jouer de la musique entre les prises. Un geste fédérateur, note Évelyne Brochu. «La musique c'est comme la température. Ça rassemble les êtres humains dans une espèce de vibration commune», observe-t-elle.

Vallée, dit-elle, voulait une Rose «sans voile, sans philtre, sans malice». «Jean-Marc ne voyait pas Rose comme une rivale, juste une fille qui est tombée amoureuse, poursuit la comédienne. Avec la coiffeuse et la maquilleuse, nous sommes donc allées dans une sorte de dépouillement, de sincérité. Pour moi, c'est la beauté de ce personnage.»

Un personnage également très touchant. «On comprend assez rapidement que Rose est quelqu'un qui a connu une période assez rock'n roll dans son passé, dit Évelyne Brochu. Elle n'a pas fini de se trouver mais elle a trouvé l'amour. Elle a pris ça comme premier point d'ancrage. Elle s'abandonne à cet amour-là et le prend à bras-le-corps avec tout ce que ça implique: les enfants de l'autre, son «ex», etc. Elle a un élan vers ce gars-là qui est tellement sincère, pure et assumé, c'en était super beau.»