Trois jours, trois catégories en compétition, quelques dizaines de courts métrages et de vidéoclips passant sous les yeux, une délibération musclée et un palmarès maintenant sous scellé.

Arrivé vendredi au Festival international du film francophone (FIFF) de Namur où il siégeait sur le jury des courts métrages, le cinéaste québécois Maxime Giroux retourne dès aujourd’hui à Montréal. Avec la certitude d’avoir vu de bons films. Mais aussi que les courts métrages ont, à l’image des longs, tendance à se formater.

«Il y a eu de bonnes délibérations dans le jury. Nous n’étions pas unanimes. Aucun film n’est sorti du lot. Mais c’est le signe qu’il y avait de la qualité», dit M. Giroux à propos des œuvres vues à Namur au cours des derniers jours.

Présidé par l’auteure-compositeure-interprète Émilie Simon, le jury des courts métrages était formé de cinq personnes appelées à évaluer les oeuvres dans les catégories «internationale» et «nationale» ainsi que les vidéoclips.

Trois films québécois étaient inscrits dans la catégorie internationale: Dans la neige d’Alexis Fortier Gauthier, Mokhtar d’Halima Ouardiri et Hope de Pedro Pires. Les autres films provenaient de la France, la Roumanie, la Suisse, la Belgique, le Liban et du Mali.

Tout comme Isabelle Blais, qui siégeait au jury des longs métrages en compétition, Maxime Giroux estime qu’il est plus difficile de juger des courts que des longs. «D’abord parce qu’il y en a davantage, dit en entrevue le réalisateur qui a signé trois courts métrages et deux longs (Demain, Jo pour Jonathan) depuis le début de sa carrière. Il est difficile d’évaluer un court métrage dramatique quant on vient d’en voir cinq de suite.»

Autre difficulté, les courts laissent une moins forte impression. «Dans un long métrage de 90 minutes, on a une impression beaucoup plus claire sur le propos du réalisateur.»

Des films «propres»

À 35 ans, Maxime Giroux a déjà beaucoup voyagé dans le monde pour accompagner ses films. À chaque occasion, il en profite pour voir ce qui se fait ailleurs. «Des courts métrages, j’en ai vu beaucoup», lance avec conviction ce dernier dont le deuxième court, Le rouge au sol, était au FIFF en 2006..

Voit-il une différence entre les films vus au début de sa carrière et ceux d’aujourd’hui? «Je pense que les courts sont de plus en plus «propres», formatés, quel que soit leur genre, répond-il. Techniquement, les jeunes sont beaucoup plus professionnels qu’avant. Mais moi, ça me manque ce petit côté punk, plus cru, plus spontané. Je m’ennuie de ça. Et ça manque à l’art du cinéma. Le risque est de moins en moins au rendez-vous.»

Il trouve étrange que les jeunes réalisateurs ne prennent pas plus de risque. «Il y a comme une peur de se péter la gueule. Pourtant, le risque est apprécié, note-t-il. «Regarde ce que Xavier Dolan a fait. Il a été très spontané et tout le monde a aimé ça.»

Avec son collègue Alexandre Laferrière, Maxime Giroux travaille actuellement à l’écriture de deux scénarios. «L’un d’eux sera un drame et l’autre pourrait être une proposition surprenante par rapport à mes films antérieurs, dit-il. Je ne veux pas en parler parce que tout peut encore changer.» Il espère tourner un de ses deux films en 2012.

Le palmarès de tous les films en compétition sera dévoilé vendredi soir à Namur.

Les frais de ce reportage ont été payés par le FIFF.