Au Festival international du film francophone (FIFF) de Namur, le jury, c’est du sérieux! Ainsi, le jury Émile-Cantillon des premières œuvres est formé de huit personnes de 18 à 25 ans en provenance de toute la Francophonie. Parmi eux, Michèle-Andrée Lanoue, 20 ans, de Boucherville.

Entrée en première année de baccalauréat en journalisme il y a à quelques semaines à l’UQAM, la jeune femme est ici à l’invitation de la SODEC. Dès leur arrivée, elle et les autres membres du jury Émile-Cantillon ont été invités à la rigueur.

«On nous a rapidement dit de prendre les choses très au sérieux, dit-elle. On a un choix important à faire. Nous avons cette conscience-là et nous accordons le même temps d’analyse à chacun des films visionnés. Même ceux que nous aimons moins.»

Le jury est responsable de l’attribution du Bayard d’Or de la meilleure première œuvre, prix accompagné d’une bourse de 7500 euros. Dans les dernières années, les réalisateurs québécois Xavier Dolan et Michel Monty ont remporté ce prix, respectivement pour J’ai tué ma mère et Une vie qui commence. Ce qui donne une idée du calibre des œuvres.

Pour cette 26e édition du FIFF, deux des quinze films inscrits à la compétition sont québécois: Marécages de Guy Edoin et Roméo Onze d’Ivan Grbovic.

Le rythme de travail du jury est soutenu: trois longs métrages par jour. «Nous avons tous des références culturelles différentes, dit Mme Lanoue. Les débats sont animés, l’analyse est très large. J’aime voir cette diversité. Nous sommes différents, mais en bout de ligne, on a tous la même passion du cinéma.»

Dans son cas, l’intérêt cinématographique est né durant ses études collégiales en musique (elle est violoniste depuis l’âge de 4 ans) et en arts, lettres et communications. «Je vois un à deux films par semaine, dont beaucoup de cinéma québécois, enchaîne-t-elle. Il faut qu’un film m’apporte une réflexion.»

Des coups de cœur en dehors de ce festival? «En février dernier, je suis allée à la projection du 25e anniversaire du Déclin de l’empire américain dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois. J’y pense encore! Je le trouve tout à fait d’actualité.»

D’année en année, un jeune Québécois siège toujours sur le jury du prix Émile-Cantillon. C’est aussi le cas avec les jurys des courts et longs métrages. Ce sont le réalisateur Maxime Giroux et la comédienne Isabelle Blais qui siégeaient au sein de ces deux groupes cette année. Le FIFF a aussi un «jury junior» composé de Belges de 12 et 13 ans qui doivent faire leur choix parmi huit longs métrages.

Les frais de ce reportage ont été payés par le FIFF.