À 15 ans, Gabriel Maillé a déjà été dirigé par Philippe Falardeau (C'est pas moi, je le jure!) et Ricardo Trogi (1981). Avec Marécages, il peut ajouter le réalisateur Guy Édoin à sa liste. L'adolescent incarne le personnage principal du film, Simon, fils d'agriculteurs qui se retrouve au coeur d'un drame familial dont il est tenu en partie responsable par sa mère (Pascale Bussières). Il devra dès lors porter le fardeau des ennuis que connaît la ferme, en cet été frappé par la sécheresse.

«Simon est très fermé et lunatique. Il vit dans son imagination. La ferme, c'est sa vie, mais ce n'est pas son choix», explique Gabriel Maillé. Un personnage complexe qui, en un été à la campagne, l'a beaucoup fait grandir.

«Guy Édoin et (le producteur) Roger Frappier m'ont remarqué dans 1981. Je suis allé passer une audition et ils m'ont tout de suite demandé si j'avais des questions sur le scénario. Il y avait des scènes -retirées du film- qui étaient encore plus difficiles que certaines qui y sont, et je ne voulais pas les faire. À 14 ans, se mettre nu pour aller se baigner, ce n'est pas facile, mais l'équipe était vraiment là pour moi. Je ne pouvais pas refuser de monter la montagne qu'est le personnage de Simon. Ça a été un défi et j'ai travaillé fort», précise le jeune acteur.

Travail à la ferme

«Côté émotions, j'ai dû travailler sur moi-même, poursuit-il. C'est un film qui m'a beaucoup fait réfléchir. Ma mère, mon père et mes deux petits frères étaient avec moi (sur le plateau). À certains moments, je me disais: «Merci maman d'être ma mère!» Quand j'allais jouer Simon, je m'épuisais totalement à faire sortir des ondes négatives, mais quand je revenais du tournage, je recevais tellement de mes proches...»

Marécages a également permis à Gabriel Maillé de se familiariser avec le dur labeur de la ferme. «Je suis allé passer deux jours à la ferme Édoin pour me préparer. Techniquement, ce n'est pas toujours facile de traire des vaches, de conduire des quatre roues et d'assister un vêlage. J'ai réfléchi aussi sur le travail de cultivateur. C'est grâce à eux qu'on a quelque chose dans nos assiettes! Je ne serais pas capable de faire ce métier-là. C'est bien trop physique. Pourtant, je suis assez sportif! Depuis, j'essaie de manger québécois, même si, chez moi, je ne fais pas les courses!», conclut-il.

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