Avec son ami Louis Bélanger, le comédien, auteur et scénariste Alexis Martin vient de réaliser un documentaire sur son père Louis, mort en janvier 2008 d’une dégénérescence du cerveau. Amoureux des mots, Louis Martin fut «happé par le silence», relate le fils dans ce qui se veut une biographie intellectuelle du père.

1 Pourquoi avoir personnifié votre propre père dans le documentaire?

Pour avoir un fil conducteur. Il était compliqué de résumer la carrière de mon père, qui recoupe toutes sortes de médiums et de périodes. On avait peur de se perdre. On me présente donc comme le fils qui mène l’enquête sur son père, ce qui permet de mieux en cerner l’héritage intellectuel.

2
Avez-vous l’impression d’avoir ainsi appris des choses sur lui?

Certainement! En fouillant dans ses papiers et en parcourant ses archives, beaucoup de choses que je ne savais pas de lui sont apparues. Comme le raconte le film, mon père arrive dans le métier à une période où les pressions politiques sur les entreprises de presse sont énormes. Pour quelqu’un qui débute avec des idéaux propres aux chercheurs et universitaires, de gros cas de conscience se posent. Il a donc écrit beaucoup plus de textes que je ne le pensais sur les conditions de pratique du journalisme.

3
L’amour des mots qui caractérisait votre père vous a-t-il conduit à vous surpasser dans l’écriture du scénario?

Oh oui! La première chose que mon père nous a donnée, à mes frères et moi, c’est l’amour de la lecture. Chez nous, il y avait des livres et des journaux partout et un homme en train de lire. La littérature est très centrale dans nos vies. Écrire sur lui dans les termes les plus justes était donc un défi et une façon de l’honorer. J’ai ressenti un grand bonheur à écrire quelque chose sur lui. Ce fut un défi heureux et non douloureux.

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Mercredi soir, 21h45, et dimanche, 14h45, au Quartier Latin.