Plusieurs talents ont surgi cette année dans toutes les disciplines artistiques. Nous vous présentons neuf de ces nouveaux visages d'ici le 30 décembre. Aujourd'hui: le jeune Robert Naylor, qu'on a vu dans le film 10 1⁄2 de Podz.

Qu'il joue devant la caméra, compose des pièces de musique électronique ou marche dans les rues de Montréal, cet acteur a le profond désir de vivre le moment présent à fond la caisse.

«Participer à des tournages et aller à l'école, c'est beaucoup de travail. Mais je ne changerais pas. J'aime être occupé», dit le jeune homme de 15 ans et demi en entrevue avec La Presse, qui lui attribue le titre de «Nouveau visage 2011» au cinéma.

Robert Naylor a connu une année exceptionnelle. Au cinéma, il a goûté au succès du film 10 ½ de Podz, joué avec Emily Osment dans le téléfilm Cyberbully réalisé par Charles Binamé pour ABC Family et obtenu un rôle dans le film américain Immortals de Tarsem Singh. S'ajoutent une nomination aux prix Genie et les prix Young Artist Awards et Coming of Age Movie Awards remportés aux États-Unis.

«Superbe, lance-t-il lorsqu'on lui demande de qualifier son année. Je ne m'attendais pas à tout cela. 10 ½ a été tourné en 2009, mais il est sorti à la fin de 2010. Nous en avons ressenti l'impact cette année. Le film est dur et nous savions que le marché était limité, mais on a reçu beaucoup de beaux commentaires. Lorsqu'on m'a remis le Young Artist Awards, en mars, je suis allé une semaine à Los Angeles où nous avons trouvé un gérant pour ma carrière.»

Dans 10 ½, Naylor interprétait Tommy, un garçon écorché de la vie et dont les contacts avec le monde des adultes se limitent à des crises brutales. Un personnage d'une violence inouïe, à l'opposé du garçon affable et réfléchi qu'il est dans la vie.

«On me demande souvent comment je réussis à créer sa détresse, dit-il. Ça fait partie de la construction du personnage. La détresse, la colère, ça ne sort pas spontanément. Juste avant de faire une scène, il faut prendre des situations qu'on a vécues réellement - sans que ce soit les mêmes - et les réécrire pour le personnage.»

Cyberbully traitait d'intimidation sur l'internet, ce qui n'est pas sans rappeler la tragique histoire de Marjorie Raymond, l'adolescente qui s'est suicidée en Gaspésie. «Il y a définitivement une ressemblance, dit Naylor. Avec ce film, on a essayé de sensibiliser les gens à cette forme d'intimidation encore méconnue.»

Quant à Immortals, toutes les scènes dans lesquelles le jeune homme jouait ont été coupées pour le grand écran. «Mais pas dans le DVD, précise-t-il, pas trop déçu. Nous sommes allés à la première à Los Angeles. C'était géant!»

Mis à part le fait qu'il a joué dans une troupe de théâtre, Robert Naylor n'a jamais suivi de cours. Sa rencontre avec le jeu s'est faite à 5 ans. «Ma grand-mère a commencé à m'amener voir du théâtre jeunesse. Puis, ma mère m'a proposé de m'inscrire à une petite troupe au coin de la rue. J'y ai passé quatre ans. Ma première pièce, c'était Peter Pan, où j'avais le rôle-titre!»

À 8 ans, Robert Naylor a convaincu sa mère de l'inscrire à une agence, manifestant son désir d'aller plus loin. «Je l'ai achalée durant six mois, dit-il en riant. Elle n'a pas dit oui tout de suite, car à cet âge, on aime une chose une semaine et on change d'idée la semaine suivante.

«Mon premier rôle était muet, car j'étais un cadavre dans une série télé, poursuit-il en s'esclaffant. Au cinéma, j'ai d'abord joué dans un film intitulé Circle of Friends. C'était un très petit rôle où j'étais présent cinq secondes, à dire une réplique. Mais j'étais nerveux.»

La musique

En octobre, il a participé à quatre projets en même temps, un docu-fiction tourné par Karina Marceau, deux téléséries et un court métrage.

Tout cela ne signifie pas que sa carrière de comédien est toute tracée. Bien sûr, il y a un fort intérêt. Mais Naylor est aussi tenté par la composition musicale, dont il parle avec autant de passion.

«Je produis et j'écris de la musique électronique sur ordinateur, dit-il. Je crée tous les instruments et j'écris le son. J'y consacre presque tous mes temps libres. C'est une très grande passion. Dans l'avenir, j'aimerais être comédien ou travailler en musique. Au cinéma, j'ai déjà créé quelques liens. Alors, j'aimerais voir où la musique va m'amener. J'ai encore du temps pour choisir. Je ne ferme pas de portes.»