Le réalisateur et producteur français Luc Besson est visé par deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris, la police enquêtant sur des soupçons d'abus de biens sociaux en lien avec sa société EuropaCorp, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

La première, confiée à la brigade financière de la police judiciaire parisienne, avait été ouverte en octobre 2013 après un signalement des commissaires aux comptes d'EuropaCorp, a indiqué la source qui confirmait une information de BFM Business.

La seconde est consécutive à la plainte d'un ancien associé de Luc Besson, déposée en avril 2014. Elle a été confiée à l'Office anti-corruption de la PJ (Oclciff).

Ces procédures sont également susceptibles de concerner l'associé de Luc Besson, Christophe Lambert, directeur général d'EuropaCorp, selon la source.

Est notamment en cause, selon BFM Business, l'organisation de soirées à la Cité du Cinéma et le transfert de droits d'organiser ces événements d'EuropaCorp à une autres société dont Luc Besson est aussi l'actionnaire majoritaire mais dont les actionnaires minoritaires sont différents.

EuropaCorp a indiqué jeudi soir n'avoir «connaissance que d'une seule enquête concernant la valorisation des titres de la société Blue (activité de post production cinéma de Digital Factory, advertainment et événementiel) apportés à EuropaCorp lors de l'augmentation de capital de février 2013», selon un communiqué transmis à l'AFP.

«La part très majoritaire des titres de Blue détenus par Front Line, actionnaire de référence d'EuropaCorp, a été apportée pour sa valeur nette comptable conformément à la réglementation en vigueur», souligne le texte.

La société, dont Luc Besson est le premier actionnaire, se dit par ailleurs «extrêmement surprise d'apprendre par la presse qu'il existerait une hypothétique seconde enquête portant sur le droit d'organisation d'événements au sein de la Nef de la Cité du Cinéma», précisant que «personne ni chez EuropaCorp ni chez Front Line n'a jamais été entendu dans le cadre d'une telle enquête».

À l'issue d'une enquête préliminaire, le parquet peut décider de désigner des juges d'instruction pour approfondir les investigations, citer directement les protagonistes devant un tribunal ou classer sans suite.

Ces enquêtes préliminaires ne sont pas liées à celle ouverte en décembre 2013 sur la Cité du Cinéma de Saint-Denis, le «Hollywood à la française» de Luc Besson à Saint-Denis.

Cette enquête faisait suite à un signalement sur les conditions de financement de la construction et du fonctionnement de la Cité du cinéma par la Cour des comptes qui s'était inquiétée de faits susceptibles d'êtres reconnus comme «délit de détournement de fonds publics et de recel de ce délit».

Selon cette note, «le financement public de la Cité du cinéma» avait été «décidé contre l'avis des services de l'État et de la Caisse des dépôts et consignations, principal financeur du projet». EuropaCorp avait évoqué une «suspicion infondée».

Installée dans une ancienne centrale thermique à Saint-Denis, la Cité du cinéma avait été inaugurée en septembre 2012.

La commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers (AMF) a condamné par ailleurs fin octobre Europacorp, à 200 000 euros d'amende pour avoir donné aux investisseurs des informations imprécises dans sa communication financière en 2009 et 2010.