Angelina Jolie a déclaré jeudi que la guerre civile en Syrie était la plus grave crise humanitaire actuelle et a appelé les dirigeants du monde à faire des efforts diplomatiques pour y mettre fin.

L'actrice américaine a fait cette déclaration alors qu'elle visitait le plus grand camp de réfugiés syriens en Jordanie en tant qu'émissaire spéciale du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

«J'en appelle aux dirigeants du monde. S'il vous plaît, mettez vos différences de côté, unissez-vous pour mettre fin à la violence et permettez à la diplomatie de fonctionner», a-t-elle dit devant les journalistes, dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés.

Angelina Jolie a repris ses engagements humanitaires après avoir annoncé le mois dernier qu'elle s'était fait retirer les deux seins, après avoir découvert qu'elle avait hérité d'une mutation génétique qui augmente grandement ses risques d'être atteinte du cancer du sein ou de l'ovaire.

Sa visite au camp de réfugiés de Zaatari était sa première apparition publique avec le HCR depuis sa double mastectomie.

L'actrice a souligné que d'ici la fin de 2013, «la moitié de la population syrienne, soit 10 millions de personnes, aura désespérément besoin de nourriture, d'abris et d'assistance».

«La vie de millions de personnes est entre vos mains», a-t-elle lancé. «Vous devez trouver un terrain d'entente.»

Lors de sa conférence de presse sous une tente du camp, Angelina Jolie a déclaré que les réfugiés étaient «souvent oubliés et fréquemment incompris».

«Ils sont considérés comme un fardeau, comme des personnes impuissantes, ou comme des gens qui veulent s'installer dans le pays des autres», a-t-elle dit.

«Ce n'est pas qui ils sont», a-t-elle ajouté d'un ton grave. Les réfugiés sont des gens en qui il faut investir, «qui vont un jour reconstruire leur pays et un monde plus pacifique pour nous tous».

La Jordanie accueille plus de 500 000 réfugiés syriens, dont 185 000 au camp de Zaatari, qui est ainsi devenu la quatrième ville la plus peuplée de Jordanie.

Le camp de réfugiés de Zaatari est par ailleurs le deuxième plus peuplé du monde, après le camp de Dadaab, au Kenya, qui abrite 463 000 réfugiés somaliens.