L'acteur britannique Jeremy Irons a plaidé jeudi à Bruxelles en faveur d'une taxe sur les sacs en plastique jetables pour soutenir les initiatives de la Commission européenne en faveur de la collecte et du recyclage des déchets plastiques.

Auteur de Trashed, un documentaire sur le fléau des déchets en plastiques abandonnés dans les océans et les décharges à ciel ouvert, le comédien a déploré les entraves mises aux initiatives européennes. Il a notamment fustigé l'opposition du Royaume-Uni à toute taxe sur les déchets en plastique et a cité comme exemple à suivre la taxe de 50 centimes imposée par les autorités irlandaises.

«Cette taxe a permis de réduire de 92% l'utilisation des sacs en plastique jetables en un an et l'argent collecté a permis de financer des actions de recyclage», a-t-il souligné au cours d'une conférence de presse en compagnie du commissaire en charge de l'Environnement Janez Potocnik.

La Commission européenne a présenté un «livre vert» renfermant un ensemble de propositions destinées à être discutées, en vue de l'élaboration d'une stratégie. Une consultation a également été lancée jusqu'au début du mois de juin.

«La gestion des déchets plastiques est un défi majeur en termes de protection environnementale, mais c'est également une formidable opportunité en ce qui concerne l'utilisation efficace des ressources», a déclaré le Commissaire.

«Dans une économie circulaire, où des taux de recyclage élevés permettent de faire face à la raréfaction des matériaux, je pense que les matières plastiques ont un avenir. J'invite toutes les parties prenantes à participer à ce processus de réflexion, qui consiste à envisager les matières plastiques comme une partie de la solution et non uniquement comme un problème», a-t-il ajouté.

M. Potocnik a timidement évoqué l'instauration d'une taxe. «Nous payons peu ou rien pour ces déchets en plastique. Ils n'ont donc aucune valeur, malgré leur charge environnementale. Trouver un moyen d'inclure cette charge environnementale dans le prix serait un moyen de faire payer les pollueurs», a-t-il déclaré.

Jusqu'à 10 millions de tonnes de déchets, pour la plupart plastiques, finissent chaque année dans les océans et les mers du globe et en font progressivement la plus vaste décharge de déchets plastiques du monde.

«Il faut aider les gens à apprendre à recycler», a lancé Jeremy Irons. «Il faudrait arriver à 0 déchet plastique, mais c'est idéaliste. Si nous arrivons à les réduire de 70 à 80%, ce sera bien», a-t-il conclu.