Le chanteur Bono a rencontré mercredi après-midi le président américain George W. Bush et les dirigeants des pays industrialisés réunis en sommet en Allemagne pour pousser à la mobilisation financière en faveur de l'Afrique.

«Je traîne avec du beau monde, non ?», a lancé M. Bush à la presse tandis qu'il passait le bras autour du chanteur de U2 devant le prestigieux hôtel Kempinski où il a pris ses quartiers dans la station balnéaire de Heiligendamm.

Bono était accompagné du chanteur et percussionniste sénégalais Youssou N'Dour et d'un autre artiste et autre grande figure de l'aide à l'Afrique, Bob Geldof, dans ses rencontres séparées avec les époux Bush, le président français Nicolas Sarkozy, et les chefs de gouvernement allemand, britannique et italien, Angela Merkel, Tony Blair et Romano Prodi, a indiqué DATA, l'organisation qu'il a co-fondée pour lutter contre la pauvreté et le sida en Afrique.

«Les gens doivent connaître cet aspect de l'Amérique: qu'elle est à la tête de la communauté internationale dans la lutte contre le sida», a dit Bono, selon un communique de DATA. Il a dit ne pas avoir «besoin de haranguer le président». Mais il a évoqué «l'importance stratégique» de la question selon lui dans la campagne présidentielle déjà commencée aux États-Unis.

Ces rencontres font partie du «lobbying» auquel se prête la vedette pour obtenir des grands pays qu'ils tiennent l'engagement pris en faveur de l'Afrique en 2005 au sommet de Gleneagles, a indiqué Kathy McKiernan, une porte-parole de DATA.

Les pays du G8 s'étaient engagés en 2005 à parvenir à une augmentation de 50 milliards de dollars par an de leur aide aux pays en développement en 2010, dont la moitié à l'Afrique.

Alors que certains pays comme les États-Unis semblent «dans les temps», d'autres «sont très à la traîne» comme le Canada et l'Italie, a dit Mme McKiernan.

L'aide à l'Afrique est à nouveau l'une des priorités du sommet du G8 en 2007.

Le conseiller de M. Bush, Steve Hadley, a rappelé que MM. Bush et Bono «partageaient une même passion» pour l'assistance à l'Afrique et que Mme Bush devait se rendre du 25 au 29 juin dans quatre pays africains au nom de la lutte contre le sida.

Il a aussi rappelé que M. Bush avait annoncé juste avant le sommet du G8 sa volonté de doubler l'aide américaine à la lutte contre le sida pour la porter à 30 milliards de dollars sur cinq ans.

Mme McKiernan a noté que, si les États-Unis étaient en passe de tenir leur promesse de doubler leur aide pour la porter à 8,8 milliards de dollars d'ici à 2010, «il s'agit d'un engagement collectif, et cela ne marchera que si chacun tient son engagement». Elle a parlé d'un «état d'urgence» en ce qui concerne l'assistance à l'Afrique et affirmé que les pays industrialisés connaissaient une «crise de crédibilité».