Le chanteur Elton John a obtenu l'annulation par la justice française de la vente de statues datant prétendument du XVIIIe siècle et en fait des faux, qu'il avait acquises en 1996, ainsi que la condamnation de l'antiquaire ayant cédé les objets, a-t-on appris vendredi auprès de la cour d'appel de Paris.

Le 9 juillet 1996, le chanteur de variétés britannique avait acquis des statues représentant les figures mythologiques de Diane, Actéon, Eurydice, Hermès, Hercule, Répée, Eros et Psychée, qu'on lui avait vendues pour 360 000 dollars en les lui présentant comme étant des oeuvres d'un sculpteur italien du XVIIIe siècle prénommé Luigi Grossi.

En 2001, pour des questions d'assurance, Elton John avait fait procéder à leur évaluation par un expert, Simon Yates, qui avait mis en doute leur authenticité en critiquant leur valeur artistique comme la qualité de la pierre utilisée. M. Yates les avait datées du XXe siècle.

Pourtant, lors d'une première décision, rendue le 30 avril 2003, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris avait débouté le chanteur.

Dans un arrêt du 26 juin, la première chambre de la cour d'appel a réformé ce jugement.

Elle a confirmé, au vu de différentes expertises qui lui étaient soumises, que les statues étaient «le résultat d'une fabrication mécanique des 20 ou 50 dernières années».

Elle a donc annulé la vente du 9 juillet 1996 et condamné l'antiquaire Jean Renoncourt à reverser à Elton John le montant de la vente (360 000 dollars ou son équivalent en euros) et les intérêts de cette somme au taux légal à compter du 12 juillet 1996, date du réglement de l'achat.

L'antiquaire doit également verser 38 000 euros de dommages-intérêts à l'artiste pour résistance abusive et 78 020,93 euros au titre des frais de justice et d'expertise.