Joan Baez, l'égérie de la chanson engagée dans les années 1960, a dénoncé mercredi dans le Washington Post l'annulation de sa prestation dans l'hôpital militaire américain Walter Reed où elle devait participer à un concert avec un autre artiste de folk.

«Finalement, quatre jours avant le concert, ma participation n'a pas reçu l'approbation de l'armée. Étrange», affirme la chanteuse connue pour ses positions pacifiques.

L'artiste avait été invitée à chanter deux chansons par le musicien John Mellencamp au cours du concert de celui-ci à l'hôpital de Walter Reed à Washington qui soigne les soldats blessés en Irak. Le concert s'est déroulé vendredi, sans elle finalement, a confirmé l'hôpital.

Cet hôpital militaire avait fait l'objet d'un scandale sur les conditions d'accueil et de soins des blessés d'Irak et d'Afghanistan.

L'établissement a souligné, dans un courriel au site du magazine Rolling Stone, avoir été averti d'une demande de participation de Joan Baez au concert, deux jours avant la performance. «Cette demande n'était pas prévue dans l'accord initial et aurait demandé des modifications», a justifié le porte-parole de l'hôpital.

Joan Baez, 66 ans, estime que ce refus s'explique par sa réputation de militante pacifiste. «J'ai toujours été une avocate de la non-violence et je me suis fermement élevée contre la guerre en Irak, comme je l'ai fait contre la guerre du Vietnam, il y a quarante ans», a affirmé l'artiste dans sa lettre.

Quand John Mellencamp lui a adressé un mot d'excuse regrettant l'annulation de sa performance, Joan Baez lui a répondu: «Pas de problème. C'est un honneur que d'être rejetée par l'armée (...). Mais j'aurais préféré pouvoir venir. Je croyais que les temps avaient changé».