Le producteur de rock Phil Spector, jugé pour le meurtre d'une ex-starlette à Los Angeles, a proféré de violentes diatribes misogynes dans le passé et a même affirmé que les femmes «méritent une balle dans la tête», a témoigné lundi un ancien policier.

Vicent Tannazzo, un ancien membre de la police de New York appelé à témoigner par le parquet, s'est souvenu avoir entendu des menaces de l'accusé après qu'il eut été chassé de deux fêtes organisées dans cette ville par la comédienne Joan Rivers, dans les années 1990.

Lors d'un premier incident, après avoir insulté les femmes en des termes très crus, Spector a dit «Elles méritent toutes une balle dans leur p... de tête», a témoigné M. Tannazzo, qui, après avoir quitté la police en 1993, assurait la sécurité de la fête.

C'est précisément sous le soupçon d'avoir logé une balle dans la tête de Lana Clarkson, une ancienne actrice de série B, que Spector comparaît devant un jury californien depuis près de trois mois. Les faits reprochés au producteur se sont déroulés dans son manoir près de Los Angeles le 3 février 2003.

Un an après le premier incident, Spector a une nouvelle fois été chassé d'une fête de Mme Rivers, où il semblait menacer une femme. À cette occasion, Spector a dit «Je devrais lui mettre une balle dans sa p... de tête tout de suite», a souligné M. Tannazzo.

Ce témoignage a été autorisé par le président du tribunal, le juge Larry Fidler, qui avait dans un premier temps estimé qu'il n'était pas recevable car sans lien direct avec l'affaire. Mais le magistrat est revenu sur sa décision après une nouvelle demande du parquet.

«Dans cette affaire, vous avez une femme qui a été tuée d'une balle dans la tête. C'est très particulier», a relevé le juge.