L'actrice américaine Mia Farrow a participé mercredi au Rwanda à une manifestation en faveur du Darfour, dans l'ouest du Soudan, dans le but de faire pression sur la Chine, accusée de complaisance avec le Soudan, a constaté un correspondant de l'AFP.

La Chine, qui accueille en 2008 les Jeux olympiques, est accusée de complaisance avec le Soudan pour préserver ses intérêts pétroliers. Pékin importe 60 % de la production pétrolière du Soudan.

Mme Farrow a assisté à Kigali une torche relais organisée dans le cadre d'une campagne baptisée «Un rêve pour le Darfour». Cette campagne a débuté le 9 août au Tchad afin d'exhorter la Chine à utiliser ses liens privilégiés avec Khartoum pour mettre un terme à la guerre civile ravageant le Darfour depuis 2003.

«La Chine, comme pays organisateur des Jeux olympiques en 2008, doit jouer un rôle important pour stopper le génocide qui se déroule en ce moment au Darfour», a exhorté Mme Farrow, 62 ans, et qui est également ambassadrice itinérante du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), lors de la cérémonie.

Cette cérémonie, en présence d'un groupe de rescapés du génocide de 1994 au Rwanda, s'est tenue à l'entrée de l'École technique officielle (16 kilomètres au sud-ouest de Kigali), où 2500 Rwandais avaient été massacrés lors du génocide, qui a fait selon l'ONU, environ 800 000 morts essentiellement parmi la minorité tutsie.

«C'est très difficile d'être ici en considérant que personne n'est venu pour stopper les massacres au cours desquels vous avez été tués en 1994», a déclaré Mme Farrow en s'adressant au groupe de rescapés.

«Cette torche relais est un autre moyen de mobiliser la communauté internationale afin qu'aucun autre génocide ne soit à nouveau perpétré», a-t-elle encore indiqué.

Ce relais, qui durera 4 mois, passera dans plusieurs villes du monde qui ont connu des massacres au cours de leur histoire, notamment Erevan, Sarajevo, Berlin et Phnom Penh.

Le conflit qui sévit depuis plus de quatre ans au Darfour, région de l'ouest du Soudan, a fait 200 000 morts et 2 millions de déplacés, selon l'ONU, des chiffres contestés par le Soudan.