Depuis sa sortie le 30 novembre, Papa est devenu un lutin a généré des revenus d'à peine un peu plus de 32 000 $, selon la firme spécialisée Cinéac.

Ce film, conçu et réalisé à titre personnel par Dominique Adams, un homme qui, selon ses propres dires, n'a aucune formation en cinéma, a beaucoup fait parler lors de sa sortie à cause de l'ampleur inusitée de sa mise en marché (neuf salles de la chaîne Guzzo) et, surtout, de sa piètre qualité. D'ailleurs, l'organisme Mediafilm lui a attribué la cote (7): «Minable».

Une aussi faible performance au box-office aurait valu à n'importe quel autre long métrage réalisé dans un contexte professionnel un renvoi sans appel. Or, plus de trois semaines plus tard, ce film amateur est toujours à l'affiche dans huit salles. Dans ce cas-ci, la société de distribution Les Films Guzzo, que dirige Vincent Guzzo, alimente la chaîne d'exploitation Guzzo. D'où ce maintien de la carrière du film en salle.

«Mais comme ces salles lui appartiennent, M. Guzzo a évidemment le droit de faire ce qui lui plaît, a indiqué hier Andrew Noble, président du Regroupement des distributeurs indépendants. Je dois d'ailleurs reconnaître qu'il a toujours agi correctement envers les distributeurs, et que, présentement, Papa est devenu un lutin n'enlève pas la place d'un autre. Mais est-ce que les salles commerciales sont le meilleur endroit pour présenter des films amateurs? Je ne pense pas. Cela dit, je n'ai pas encore vu le film.»

Le réalisateur persiste et signe

De son côté, le réalisateur de Papa est devenu un lutin, Dominique Adams, persiste et signe. Dans un communiqué envoyé hier aux médias, il trace un parallèle avec Maman j'ai raté l'avion et met de l'avant l'avis des tout-petits.

«Il ne faut pas se le cacher, quand on entend que des critiques d'un film ne sont pas bonnes, en général, le public n'a pas envie de voir ce film, indique-t-il. Dans ce cas-ci, c'est triste, car leurs opinions ne sont pas représentatives de celle des enfants [...] Ce qui rend mon film spécial (malgré ses imperfections), c'est que le facteur "divertissement" pour un jeune enfant est au rendez-vous et c'est vraiment la seule chose qui importe pour eux, et non pas la structure du scénario, qualité technique, etc. Pour un enfant, de voir un papa se comporter comme un lutin... c'est drôle, ça les fait rire et vous allez passer un bon moment en famille.»