L'organisme Québec Cinéma et Netflix annonceront ce matin une entente de trois ans visant à créer une activité de rencontres entre des mentors de renom et des membres de la prochaine génération de cinéastes québécois, a appris La Presse.

Le programme se déploiera sous la forme d'un «Talent Lab» durant le festival annuel des Rendez-vous Québec Cinéma (RVQC). Le premier laboratoire aura lieu en février 2020.

«Le but est de profiter de la période des RVQC pour favoriser la rencontre de 10 à 20 candidats de la relève déjà actifs et des meilleurs producteurs, réalisateurs et scénaristes d'ici et d'ailleurs, indique en entrevue Ségolène Roederer, directrice générale de Québec Cinéma. Nous souhaitons que nos jeunes cinéastes de demain aient accès à des gens qu'ils auraient beaucoup de difficulté à rencontrer dans d'autres circonstances.»

La participation financière de Netflix n'a pas été dévoilée, en dépit de notre insistance, pour des raisons de confidentialité. 

«Je peux vous dire que le montage financier global est majeur. Il permet à Québec Cinéma de monter un projet d'envergure qui aura des retombées concrètes pour les créateurs.»

Le contenu des rencontres sera varié. Les méthodes utilisées pour transmettre la connaissance aussi.

«Nos jeunes talents auront [par exemple] un cours accéléré sur le milieu de la production cinématographique, dit Mme Roederer. Un autre axe important sera lié à l'écriture de scénarios.»

Les rencontres, d'une durée de cinq à six jours durant les RVCQ, incluront des accompagnements personnalisés, des classes de maîtres et du travail de création en groupe (co-working). «Le but est que les gens qui entrent ne soient plus les mêmes à la sortie», souhaite Ségolène Roederer.

Comme on n'en est qu'au début du projet, la DG de Québec Cinéma ne pouvait donner de noms quant aux mentors participants, mais elle ne doute pas que certains d'entre eux viendront de l'extérieur du Québec.

Qu'est-ce que ces «Talent Labs» apportent de plus à des jeunes qui sortent de bons établissements comme l'INIS ou l'école de cinéma Mel Hoppenheim de l'Université Concordia? «Ce n'est pas une école, répond Mme Roederer. C'est une rencontre entre de jeunes talents déjà éprouvés, mais en début de carrière, et des gens dans le milieu depuis un bon moment.»

Dans le communiqué de presse qui sera publié ce matin, Netflix, par la voix de Funa Maduka, directrice de la production et des acquisitions, films internationaux, déclare: «Nous sommes constamment à la recherche des meilleures histoires et c'est pourquoi nous sommes heureux d'investir dans des programmes tels que le Talent Lab pour accompagner les cinéastes de la relève, qui créeront des histoires pour le Canada et le reste du monde.»

Netflix ne sera toutefois pas dans l'obligation d'acquérir les projets des participants.

L'engagement de Netflix provient d'une enveloppe de 25 millions de dollars sur cinq ans visant à soutenir le développement de nouveaux talents au pays. Cette enveloppe est distincte de la somme de 500 millions que le service de diffusion en continu s'est engagé à investir en acquisitions de productions canadiennes.