Du 5 au 15 décembre, la troisième édition de Plein(s) Écran(s), seul festival de cinéma au monde sur Facebook, présentera 40 courts métrages québécois à raison de 4 par jour. La comédienne Julianne Côté en est cette année la porte-parole. «Aller au cinéma en salle demeure important. Mais si on doit consommer de l'art québécois autrement, plus facilement et plus rapidement, je ne suis pas contre», dit-elle.

Un film que vous avez regardé sur ordinateur?

«En déménageant en appartement à 18 ans, je n'avais ni télé ni DVD. J'ai acheté quelques films en spécial chez Vidéotron. Dans ma sélection, il y avait Burn After Reading des frères Coen que j'ai écouté sur mon ordinateur portable. Ce n'est pas leur meilleur film, mais en le regardant, je me suis sentie bien dans mon appartement, seule, à écouter ce long métrage intelligent et drôle. Ça m'a dit que j'allais bien aller. Ce film m'a apaisée.»

Un court métrage québécois qui vous a marquée?

«La coupe de Geneviève Dulude-De Celles. Je l'ai vu en festival. Jusque-là, j'avais une vision un peu clichée du court métrage québécois deep, noir et dense. J'ai été renversée par la technique du film, ce long plan-séquence précis, chirurgical. Le jeu de la jeune comédienne [Milya Corbeil-Gauvreau] m'a fait capoter. On passe par toute la gamme des émotions que cette enfant ressent: la séparation de ses parents, l'acceptation à l'école, les amis, etc.»

Un film avec un caractère féminin fort?

«Birth de Jonathan Glazer. C'est la puissance féminine à son apogée. Le jeu de Nicole Kidman est d'une puissance astrale. Notamment la scène de l'opéra où la caméra est d'abord éloignée avant de se rapprocher peu à peu de son visage. Le personnage de Kidman ne parle pas, mais dans ses expressions faciales passent la tristesse, l'acceptation, l'irritation. Toute la gamme des émotions passe par son oeil et son langage corporel. C'est un tour de force.»

Un film à regarder en décembre?

«Batman Returns de Tim Burton. Officiellement, c'est un film de Noël. La ville [Gotham City] est en fête. Il y a illumination du sapin. Mais je l'écoute à l'année. C'est ma psychose cinématographique. Dans le cadre du ZH festival [Zone Homa], j'ai regardé 16 films mettant en vedette Michelle Pfeiffer en 28 heures (avec une pause de 3 heures), elle est mon actrice préférée. C'est la femme-chat dans Batman Returns

Un film de la petite Julianne?

«Death Becomes Her de Robert Zemeckis avec Goldie Hawn, Meryl Streep et Bruce Willis qui joue un loser sans colonne qui se fait manger la laine sur le dos par les femmes de sa vie et qui n'a pas d'estime de soi. Il est excellent dans ce rôle. Cela dit, c'est un film sur la réalité féminine, l'envie de jeunesse éternelle et la gloire hollywoodienne. Petite, quand venait mon tour de choisir un film au club vidéo, je prenais ça ou... Batman Returns.»

Un classique dans lequel vous auriez voulu jouer?

«Un vieux Woody Allen, tel Hannah and Her Sisters ou Interiors. Quand je regarde ces films, je suis charmée par la direction artistique, les costumes, l'élégance, la prestance, New York, la musique. Il y a environ deux ans, mon chum a acheté un coffret avec l'oeuvre intégrale ou quasi intégrale d'Allen. Tous les soirs, on en écoutait un. Peu de temps après, nous sommes allés à un cinéma de Brooklyn qui projette des oeuvres en pellicule qu'on regarde en brunchant. Nous avons revu Hannah and Her Sisters et c'était magique!»