L'ancien producteur hollywoodien Harvey Weinstein a demandé à un tribunal de l'Ontario de rejeter une poursuite d'agression sexuelle contre lui, qui a été déposée par une actrice de Toronto, affirmant dans son mémoire de défense qu'il niait «chacune» des allégations de la femme.

L'actrice, qui ne peut être identifiée, accuse le producteur déchu d'avoir eu une relation sexuelle orale avec elle sans son consentement en 2000.

Elle lui reproche aussi d'avoir tenté de l'embrasser lors d'une rencontre subséquente, alors qu'elle s'attendait à ce qu'il s'excuse. Aucune de ces allégations n'a été prouvée devant les tribunaux.

M. Weinstein a déposé son mémoire de défense en mars pour réfuter la version de l'actrice.

L'ancien producteur nie toute mauvaise conduite à l'égard de la plaignante, ont argué ses avocats canadiens dans les documents écrits.

Il demande donc au juge de rejeter la poursuite, ont-ils ajouté.

Dans sa requête, l'actrice a demandé au tribunal d'ordonner à l'ex-producteur de lui verser 2 millions en «dommages-intérêts majorés et punitifs», ainsi qu'un autre 2 millions en «dommages généraux et punitifs» pour l'agression sexuelle présumée, la souffrance psychologique infligée volontairement et le complot civil.

Dans son mémoire, M. Weinstein plaide que les dommages sont «excessifs et trop lointains».

Harvey Weinstein croit également que cette affaire ne devrait pas être traitée par les tribunaux canadiens, qui n'imposent pas de délai de prescription dans les cas d'agression ou d'inconduite sexuelles où l'assaillant présumé est en position de confiance ou d'autorité face à une victime qui est dépendante de l'assaillant en question.

En vertu de la loi ontarienne, un plaignant dispose d'un délai de prescription de deux ans pour déposer une poursuite, à partir du moment où l'agression survient. Or, une loi adoptée en 2016 a aboli le délai de prescription dans les cas où il est question de violence sexuelle.

L'actrice avait expliqué dans sa poursuite que l'agression était survenue pendant le tournage d'un film à Toronto, qui était produit par l'ancienne entreprise de production de M. Weinstein, Miramax, et Disney.

La femme poursuit les deux entreprises, ainsi qu'une femme qui était l'assistante de Harvey Weinstein à l'époque.