Des salles de cinéma au Koweït projetteront à partir de jeudi Swarm of Doves (Vol de Colombes), premier long métrage de l'émirat du Golfe sur l'invasion de son territoire en 1990 par l'Irak voisin de Saddam Hussein.

Le film est «inspiré par des événements réels» qui se sont produits pendant les sept mois d'occupation du Koweït, a déclaré à l'AFP la productrice, cheikha Intissar Salem al-Ali Al-Sabah, lors d'une projection pour la presse et les membres de la communauté artistique à Koweït.

«Ce sont les histoires de gens qui défendaient le Koweït à l'époque», a expliqué cheikha Intissar, membre de la famille régnante.

Elle a souligné que «le but du film n'est pas de créer de la rancune, mais de mettre en lumière la fraternité, la tolérance et l'unité que les Koweïtiens ont vécues pendant l'invasion».

Réalisé par Ramadan Khasrouh et sur le circuit des festivals depuis 2017, ce film illustre les moments d'humanité qui ont transcendé le conflit entre l'Irak de Saddam Hussein et son minuscule voisin, le Koweït, riche en pétrole.

Dans une scène, un soldat irakien reçoit l'ordre de son commandant de tuer un Koweïtien, mais il refuse après s'être souvenu des paroles de son père pendant son enfance sur les liens historiques entre les peuples koweïtien et irakien.

Une autre scène montre un combattant de la résistance koweïtienne qui pardonne à un soldat irakien lors d'un affrontement armé.

«Le film ne supporte aucune mauvaise volonté envers le peuple irakien», a déclaré l'acteur Daoud Hussein à l'AFP. «Le réalisateur et scénariste s'est assuré que le film ne jette pas de sel sur la plaie».

Le Koweït a accueilli récemment une conférence internationale pour la reconstruction de l'Irak, qui a fait suite à une guerre de trois ans pour vaincre le groupe djihadiste État islamique. La conférence a réussi à lever plus de 30 milliards de dollars de fonds.

Le vice-ministre koweïtien des Affaires étrangères, Khaled al-Jarallah, a déclaré que son pays avait surmonté les «blessures du passé» et qu'il avait le devoir «moral, humanitaire et arabe» de soutenir son voisin.