Le 14 février, tant au Québec (sur Tou.tv) qu'en France, Chloé Robichaud lance la deuxième saison de la série Féminin/Féminin. La réalisatrice des longs métrages Sarah préfère la course et Pays, qui signe quelques épisodes de la saison 2 de la télésérie Trop qui sortira en 2018, nous fait part de quelques coups de coeur cinématographiques.

Quel est votre plus lointain souvenir d'un film marquant?

«Il y en a plusieurs, car, jeune, je consommais beaucoup de films. Mais le premier film qui m'a semblé avoir un bon scénario, où c'était bien joué, c'est Forrest Gump [Robert Zemeckis]. Je ne me lasserai jamais de ce film intelligent avec un propos social et historique qui a fait mon éducation sur l'histoire des dernières décennies.»

Quel film vous a donné le plus envie de faire du cinéma?

«Je détourne votre question en disant que le film qui m'a le plus donné envie de faire du cinéma à ma façon est À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Je l'ai vu dans un cours au cégep alors que je ne connaissais pas l'univers de Godard. Lorsque je l'ai vu, je me suis dit: "O.K.! On n'est pas obligé de suivre une recette toute faite; on peut apporter quelque chose. Être cinéaste, c'est aussi brasser les codes."»

Quel film auriez-vous aimé tourner?

«Harold et Maude de Hal Ashby. C'est le genre de scénario que j'aurais rêvé de recevoir. C'est une relation magnifique. Les thèmes exploités le sont avec finesse, humour et humanité. Dans son style, ce film me parle beaucoup. Je pense que je suis un peu jalouse [rires].»

Quel film revoyez-vous avant de commencer un tournage?

«J'ai une banque de 10, 12 films que j'aime revoir avant de tourner un projet. Parmi eux, je regarde souvent When Harry Met Sally de Rob Reiner. Un grand classique que je regarde chaque année. Je l'aime pour la force de ses dialogues. On peut mettre beaucoup d'artifices dans un film, mais je trouve que l'âme passe d'abord par les personnages. Et celui-ci est un grand film de personnages.»

Un de vos films préférés pour donner la parole aux femmes?

«The Hours de Stephen Daldry. J'adore comment ce film aborde des enjeux contemporains comme le désir d'être une mère ou de ne pas l'être, l'homosexualité à travers les générations... C'est un film extrêmement sensible, féministe, mais dans lequel les hommes sont aussi des alliés. Le film est très nuancé dans ce sens-là.»

Une performance d'acteur ou d'actrice qui vous a soufflée?

«Marion Cotillard dans La vie en rose d'Olivier Dahan. Probablement une des meilleures performances que j'ai vues. On a l'impression de regarder Édith Piaf. Marion Cotillard est habitée complètement. Elle est très crédible jusque dans la posture. Il paraît qu'entre les prises, elle tricotait parce que Piaf tricotait constamment. Elle a fait un immense travail, avec beaucoup de rigueur.»