C'est le film d'horreur le plus attendu de l'année, et il ne décevra pas les amateurs. Tout ce que vous devez savoir sur le remake de It (Ça), ce best-seller de Stephen King qui a terrifié des millions de lecteurs, que même le roi de l'horreur, pourtant habitué aux meilleures comme aux pires adaptations, a salué. La Presse a rencontré les jeunes acteurs du Club des ratés à Toronto lors de la dernière Fan Expo.

Le roman

Dans l'imposante bibliographie de Stephen King, Ça tient une place à part chez les fans et est considéré comme l'un de ses meilleurs romans. Publié en 1986, année où il a dominé les palmarès aux États-Unis, Ça est aussi, pour beaucoup de jeunes lecteurs, la première «brique» qu'ils ont lue fièrement au complet, en faisant toujours les mêmes blagues. As-tu lu Ça? «Ça quoi?» Mais, tsé, Ça?...

Une histoire de nos peurs

Les peurs de l'enfance ont eu une importance considérable dans la première partie de la carrière de Stephen King, et on peut dire que Ça en représente l'apothéose. À l'origine, l'histoire se déroule en 1957-1958 dans la petite ville de Derry, où sept adolescents doivent affronter une entité démoniaque qui prend l'apparence d'un horrible clown et se surnomme Pennywise, et qu'eux appellent Ça. Elle se nourrit plus particulièrement des enfants, parce qu'ils ont plus facilement peur, et incarne leurs pires cauchemars pour les attaquer.

It, le téléfilm

Le roman avait fait l'objet d'une première adaptation en 1990, un téléfilm en deux parties, respectueux de l'oeuvre, mais qui a plutôt mal vieilli, et qui est resté dans les esprits en particulier pour la performance de Tim Curry (The Rocky Horror Picture Show) dans le rôle de Pennywise. Ce personnage est d'ailleurs tellement terrifiant que l'Association mondiale des clowns, rapporte The Guardian, déplore l'image négative que cette histoire véhicule et se plaint de l'annulation d'événements depuis l'annonce de ce remake! Mais qui a oublié que le tueur d'adolescents en série John Wayne Gacy aimait se déguiser en clown, hein?

Le nouveau Pennywise

L'acteur d'origine suédoise Bill Skarsgård (Atomic Blonde) incarne le clown maléfique, et on peut dire qu'il n'aura pas à souffrir de la comparaison avec Tim Curry. D'ailleurs, le réalisateur Andy Muschietti a soigneusement réservé la surprise à ses jeunes acteurs en isolant Skarsgard jusqu'à la moitié du tournage afin de saisir à l'écran la réaction authentique des interprètes lors de leur première rencontre avec Pennywise. C'était efficace, selon Jaeden Lieberher. «Voir Pennywise était presque inspirant, a-t-il confié. C'est incroyable, la façon dont Bill a créé le personnage, tellement différent de celui de Tim Curry.» «C'était terrifiant et presque soulageant!», a renchéri Jeremy Ray Taylor.

L'équipe de Ça

Le projet d'adaptation a connu un long développement de sept ans, ce qui aurait pu être mauvais signe, avant d'être remis entre les mains d'Andy Muschietti, protégé de Guillermo del Toro, qui a produit son film d'horreur Mama. Il a même été question au début que les frères Duffer, créateurs de la populaire série Stranger Things, réalisent le film. Mentionnons au générique les scénaristes Cary Fukunaga (True Detective) et Gary Dauberman (Annabelle), le directeur photo Chung-Hoon Chung (Oldboy), le designer québécois Claude Paré (X-MenThe Rise of the Planet of the Apes), ainsi que le compositeur Benjamin Wallfisch, une étoile montante dans l'univers de la musique de films.

Le club des ratés

La grande force de Ça  - le roman comme le film - est la solidarité au sein du groupe de sept préadolescents qui se sont baptisés le Loser's Club (le Club des ratés). Persécutés à l'école par un groupe d'intimidateurs, maltraités par leurs parents et menacés par Pennywise, ils découvrent que l'union fait vraiment la force. «Je pense que la meilleure chose à propos de ce film est qu'il montre qu'un jour, on trouve des personnes à qui on peut s'identifier et, au bout du compte, des personnes qu'on aime», croit Jaeden Lieberher, qui hérite du rôle le plus important, celui de Bill Denbrough, dans un groupe au casting parfait: Finn Wolfhard (Richie), Jack Dylan Grazer (Eddie), Sophia Lillis (Beverly), Jeremy Ray Taylor (Ben), Wyatt Oleff (Stanley), Chosen Jacobs (Mike).

Encore dans les années 80

Si, dans le roman de Stephen King, les événements se déroulent en 1957-1958 et en 1984-1985, pour cette nouvelle adaptation, l'histoire se situe en 1989. Les spectateurs apprécieront les références à la culture populaire de cette décennie qui inspirent pas mal les créateurs ces temps-ci (pensons au succès de Stranger Things). Plusieurs clins d'oeil à la musique et au cinéma parsèment le film - par exemple à New Kids on the Block ou Nightmare on Elm Street... «C'est tellement une partie cruciale de l'histoire, parce que la culture populaire était à un sommet», croit Chosen Jacobs, qui n'était évidemment pas né à ce moment. «Ça a toujours du sens 30 ans plus tard.»

La malédiction du nombre 27

Depuis des siècles, Pennywise hante la ville de Derry tous les 27 ans, ce que l'on peut découvrir dans les archives de la ville, qui révèlent un nombre anormal de massacres et de disparitions dans son histoire. Détails intéressants : le film, dont le tournage a commencé le 27 juin l'an dernier, arrive sur les écrans 27 ans après la première adaptation de 1990 et tout juste après le 27anniversaire de Bill Skarsgård. À noter aussi que le comédien Jonathan Brandis, qui a joué le rôle principal de Bill Denbrough dans la version de 1990, s'est suicidé en 2003... à l'âge de 27 ans. Un âge d'ailleurs considéré comme maudit, avec les morts de stars comme Janis Joplin, Jim Morrison, Jimi Hendrix ou Kurt Cobain...

Un film en deux parties

Comme l'adaptation de 1990, le Ça de 2017 aura deux parties, mais contrairement à la première mouture, qui alternait entre l'enfance et l'âge adulte des personnages, cette nouvelle version se concentre uniquement sur la jeunesse des protagonistes. La suite, dont on ne connaît pas encore la date de sortie, devrait donc se concentrer sur le Club des ratés lorsque ses membres sont devenus adultes et terrifiés par le retour de Pennywise. Les jeunes acteurs ont nommé en entrevue les acteurs adultes qu'ils voudraient voir dans leurs rôles : Bill Hader, Jessica Chastain, Chadwick Boseman, Jake Gyllenhall, Joseph Gordon-Lewitt, Chris Pratt, Christian Bale... Mais hé, on rêve, là!

Pourquoi It sera un hit

La première bande-annonce de It a été vue plus de 197 millions de fois sur YouTube, ce qui annonce un engouement certain des fans de Stephen King. L'auteur lui-même a confié en entrevue à quel point il a aimé cette adaptation. «J'avais des espoirs, mais je n'étais pas préparé à ce que cela soit aussi bon.» Les analystes prédisent un box-office de 50 millions, peut-être même plus, pour son premier week-end, entre autres parce que la rumeur critique, malgré l'embargo, est très favorable. Avec raison, car «vous flotterez aussi»...

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It (Çaest actuellement à l'affiche. Les frais de ce reportage ont été payés par Warner Bross.

Photo fournie par Warner Bros. 

Finn Wolfhard dans le rôle de Richie