Valse avec Bachir, Wadjda, Elle s'appelait Sarah... Le prolifique compositeur germano-britannique Max Richter, dont les influences vont de Jean-Sébastien Bach à Brian Eno, publiera en mai un double album de certaines de ses plus belles musiques de films.

«La musique afflue dans ma tête dès que j'ouvre les yeux», a confié l'AFP le musicien de 51 ans, à l'occasion de son passage à Paris pour présenter la troisième saison de la série américaine The Leftovers (HBO/OCS) dont il a également signé la bande originale.Max Richter se souvient avoir été séduit dès la lecture du scénario de Damon Lindelof, créateur de la série. Les questions soulevées par la série faisaient écho à ses préoccupations: «D'une portée existentielle, elles étaient au coeur de mes propres travaux», dit-il. «C'était cohérent avec l'univers de l'album Three Worlds que je composais», sorti au début de cette année et inspiré par les romans de Virginia Woolf, Mrs. Dalloway, Orlando et The Waves.

Compositeur pour le cinéma, il a signé les musiques de Valse avec Bachir (Ari Folman), Elle s'appelait Sarah (Gilles Paquet-Brenner), Wadjda (Haifaa Al Mansour), Disconnect (Henry Alex Rubin), Le congrès (Ari Folman) ou encore Mémoires de jeunesse (James Kent), que l'on retrouve dans l'album Out of the Dark Room, qui sortira le 19 mai.

Max Richter vient par ailleurs de finir la bande originale du long métrage de Scott Cooper Hostiles qui «devrait sortir à la fin de l'année», précise le prolifique compositeur.

«La musique est mon langage, elle m'envahit chaque matin et cela a toujours été comme ça», décrit-il.

Il a été influencé par une génération de musiciens qui ont osé mêler les genres: «Brian Eno, Ryuichi Sakamoto, les minimalistes américains Michael Nyman, Philip Glass, ces hommes ont ouvert un espace qui n'existait pas vraiment avant en connectant la musique classique à différents styles contemporains».

Mais dans son panthéon personnel règne Jean-Sébastien Bach: «Tout a commencé avec Bach pour moi. Il a fait plus que composer, il a littéralement créé un langage, ce qui est très différent. Pas un jour pour moi sans écouter de Bach». L'autre pierre angulaire est l'Anglais Henry Purcell, «autrement dit le Bach anglais, avec ses techniques époustouflantes et des tonnes d'émotions».

Max Richter se consacre actuellement à un album orchestral au titre encore provisoire, Voices: «Il m'occupe depuis près de dix ans et, à présent, j'ai vraiment besoin de le terminer».