Après Iceland et Carnasse, deux courts métrages, Francis Bordeleau réalise actuellement un premier long métrage, intitulé WOLFE. Son entreprise n'est pas banale, dans la mesure où le financement du film provient entièrement de fonds privés. Plusieurs acteurs de la nouvelle génération font partie de l'imposante distribution, notamment Catherine Brunet, Antoine Pilon, Ludivine Reding et Léa Roy. Ils sont entourés de Catherine de Léan, Manuel Tadros, Mariloup Wolfe, Julianne Côté, Mylène Mackay, Alexis Martin et Roc Lafortune.

«Le projet n'a jamais été soumis aux institutions, indique le réalisateur âgé de 24 ans. J'ai écrit un scénario, que j'ai envoyé par plaisir à deux amies, Catherine Brunet et Ludivine Reding. Ça leur a plu. Nous avons alors pensé aux autres comédiens, qui, à ma grande surprise, ont tous accepté la proposition. On a voulu faire le film tout de suite, sans délai. D'où l'idée de trouver des moyens de financement auprès de mécènes et de fonds privés.»

Des partenariats avec des particuliers et des organisations socialement engagées, de même que des entreprises favorables à la culture, ont ainsi contribué à monter une structure financière permettant au cinéaste de commencer le tournage de son film sans trop de pression sur ce plan. Le long métrage en est aujourd'hui à la cinquième journée d'un tournage qui en compte douze en tout.

Un peu flyé...

Le récit est construit autour du personnage qu'incarne Catherine Brunet, figure de proue d'un groupe de quatre amis, qui planifie d'organiser sa mort devant ses proches. La perte et la prise de contrôle de jeunes adultes sur leur univers donnent ainsi l'occasion au réalisateur d'y aller d'une approche toute personnelle, inspirée de ses propres observations sur les gens qui l'entourent.

«Le scénario est un peu flyé, plein de couleurs, explique celui qui, grâce à Carnasse, a obtenu l'an dernier un prix du public à Fantasia. C'est un peu comme un kaléidoscope. J'essaie de faire un film différent des drames sombres et un peu "iceberg" qu'on trouve souvent dans le cinéma québécois. Il y aura moins de gris et de blanc, en tout cas.» 

«Les thèmes que j'aborde sont difficiles, mais j'amène de la couleur, de la musique des Dead Obies, bref, c'est un beau trip avec une gang de jeunes!»

Le cinéaste compte aussi miser sur le dynamisme d'une mise en scène toujours en mouvement. Pour la direction photo, il a d'ailleurs fait appel à Miguel Henriques, qui a notamment travaillé avec le Cirque du Soleil.

Pour le moment, WOLFE n'a pas de distributeur, mais des démarches ont déjà été entreprises auprès de quelques-uns d'entre eux. «Ils attendent de voir des images, ce qui est tout à fait compréhensible», reconnaît le cinéaste.