Redonner goût à la vie après la perte d'un enfant, c'est le thème central du nouveau film choral du réalisateur de The Devil Wears Prada, un long métrage sentimental avec une distribution quatre étoiles, menée par Will Smith.

Même s'il avait déjà fait des incursions dans le drame, en dirigeant notamment plusieurs épisodes de la série télévisée Frères d'armes, le réalisateur américain David Frankel est surtout connu pour ses comédies.

Il y a eu The Devil Wears Prada, sa plus grande réussite commerciale et critique, mais aussi Marley & Me, Hope Springs et The Big Year.

Avec Collateral Beauty, le metteur en scène change complètement de registre avec un film calibré pour les Fêtes de fin d'année, mâtiné d'une touche de métaphysique.

Au centre du récit, Howard, un publicitaire charismatique à qui tout réussissait avant le décès de sa fille de six ans, emportée par la maladie.

Depuis deux ans, ce quadragénaire s'est muré dans la solitude, hors de portée du monde en général et de ses proches en particulier.

Pour le sortir de cet état, trois de ses associés dans l'agence de publicité qu'il a monté mettent sur pied un stratagème et embauchent des acteurs pour interagir avec lui.

«J'aimais bien le fait que ce personnage avait tout», a expliqué Will Smith lors d'une conférence de presse à New York. «Il perd quelqu'un et doit trouver sa voie pour envisager de ressentir de nouveau de la joie un jour.»

Ayant appris, lors de la production, la maladie de son père, décédé il y a quelques semaines, l'acteur dit même que les thèmes abordés et le film en lui-même l'ont «changé pour toujours».

Collateral Beauty s'appuie sur une distribution impressionnante avec, outre Will Smith, Kate Winslet, Edward Norton, Keira Knightley et Helen Mirren, dont la valeur ajoutée est incontestable en professeur de théâtre espiègle.

L'écriture est plus ambitieuse que d'ordinaire pour un film de Noël, avec un emprunt intéressant au théâtre, une astuce scénaristique en fin de récit et des dialogues alertes, surtout dans la première partie.

Mais le propos est desservi par un côté très appuyé, parfois franchement tire-larmes, qui emprisonne le film dans les codes du genre.