L'un des films d'animation les plus attendus d'Hollywood, The Jungle Book (Le livre de la jungle) remet au goût du jour les célèbres nouvelles de Rudyard Kipling dans une version truffée d'effets spéciaux, avec une nuée de stars et un gamin de 12 ans: Mowgli.

Ce remake en 3D des pérégrinations d'un orphelin élevé par des loups dans la jungle, réalisé presque entièrement en images de synthèse, est sans doute visuellement le plus étonnant des films d'animation Disney, qui a récemment produit Cendrillon ou encore Alice au pays des merveilles.

Une longue liste de célébrités est à l'affiche de la superproduction qui sortira dans les salles américaines le 15 avril: Christopher Walken, Idris Elba, Ben Kingsley ou encore Scarlett Johansson. Toutes ces stars prêtent leurs voix aux ours (Lambert Wilson en français), singe (Eddie Mitchell) et autres tigre et panthère que croisera Mowgli, mais seul un néophyte qui n'avait jamais tourné la moindre scène sera à l'écran.

Neel Sethi incarne Mowgli, lancé dans un voyage initiatique à travers la jungle, accompagné de la sévère panthère Bagheera et de l'ours Baloo.

L'enfant, dont les scènes de sprint et de balancement sur des lianes dans la forêt requièrent de grandes qualités athlétiques, préparait sa ceinture noire de taekwondo au moment du tournage.

«Je n'aurais jamais pensé à être acteur avant. J'étais en cours de danse, le professeur a entendu parler du rôle et a dit que ce serait vraiment bien pour moi», raconte à l'AFP l'adolescent originaire de New York.

«Donc j'ai passé l'audition. Je suis allé à Los Angeles et deux semaines plus tard on commençait à tourner», se souvient-il.

Touche féminine

Une précédente adaptation de The Jungle Book sur grand écran, en 1967, manquait cruellement de personnages féminins, estime Jon Favreau, qui était derrière la caméra pour la version revisitée.

«J'ai pensé que c'était un peu biaisé. J'ai deux filles, et le monde est différent maintenant», explique-t-il à l'AFP.

Le réalisateur d'Iron Man a donc confié à Scarlett Johansson le soin d'apporter une touche féminine au malicieux serpent Kaa.

«J'aimais le personnage de cette figure maternelle qui est à la fois accueillante et menaçante. Je pensais qu'il y avait quelque chose d'intéressant du point de vue psychologique», a expliqué le réalisateur de 49 ans, qui a également offert à l'actrice oscarisée Lupita Nyong'o de donner sa voix au loup Raksha.

«La partie la plus difficile du film était d'essayer d'avoir Bill Murray au téléphone pour la première fois», a par ailleurs expliqué M. Favreau, en parlant du comédien de 65 ans, connu pour sa sélectivité dans le choix de ses rôles.

Le réalisateur dit tirer son inspiration d'une distribution constituée de célébrités. Et il a été servi avec The Jungle Book, seul film d'animation pour lequel Walt Disney a consenti à engager des stars pour poser leurs voix.

«Quand j'ai dirigé Robert Downey Jr., tout d'un coup Iron Man est devenu très clair à mes yeux», poursuit-il. «Dans ce cas, quand Bill Murray est arrivé en tant que Baloo (...) j'ai su que j'avais une super opportunité pour faire un merveilleux film».

La version 2016 de The Jungle Book n'a pas cherché à tout révolutionner: le compositeur John Debney signe une bande originale qui n'est pas sans rappeler le film de 1967, même si cette fois on ne se rapproche pas de la comédie musicale.

Les nostalgiques y retrouveront des bribes de quelques morceaux cultes du film de 1967 comme Il en faut peu pour être heureux ou Être un homme comme vous, mais devront attendre le générique de fin pour avoir un chant en choeur digne de ce nom.

Jon Favreau explique avoir limité le nombre des chansons pour préserver l'impression de danger dans le film, une version bien plus adaptée pour les adultes que l'original.

«Vous avez envie de réaliser un film qui convient à tous les publics, à travers le monde, et je pense que l'original était davantage un film pour enfants», estime le réalisateur.

«Même si on s'en souvient tendrement (...) je pense que cela aurait été quelque peu redondant».