Le mois dernier, le secrétaire d'État des États-Unis a cogné à la porte d'Hollywood avec l'espoir d'engager la principale exportation culturelle du pays dans la lutte contre le terrorisme.

«Excellente conversation avec les patrons des studios à Los Angeles. C'est bon d'entendre leur perspective et leurs idées sur les moyens de contrer l'État islamique», a tweeté John Kerry, le 16 février. 

La réunion, décrite comme une «séance de remue-méninges», s'est déroulée au siège social de Universal Pictures. L'objectif était d'inciter les créateurs de contenu à insérer des messages désavouant l'idéologie du groupe armé dans des films et séries télévisées distribués dans des territoires «sensibles».

Le département d'État avait lancé une initiative similaire l'été dernier, en communiquant notamment avec le scénariste Mark Boal afin qu'il collabore au combat contre la propagande djihadiste. Son film Zero Dark Thirty a soulevé la controverse lorsqu'il a été révélé que la CIA avait eu droit de regard sur son scénario.

La relation entre le gouvernement et l'industrie du cinéma américains remonte au moins à la Seconde Guerre mondiale, lorsque de grands cinéastes comme John Ford et Frank Capra réalisaient des films de propagande pro-interventionnistes. Au lendemain du 11-Septembre, l'administration Bush avait demandé à Hollywood de créer des publicités patriotiques pro-guerre qui seraient projetées dans les salles de cinéma.