Le monde du cinéma italien a salué vendredi «l'ami» Ettore Scola, décédé mardi à l'âge de 84 ans, lors d'une cérémonie laïque à la Casa del Cinema de Rome, où a été exposé le corps du «maestro», a constaté l'AFP.

Après l'hommage rendu la veille par le peuple de Rome, et nombre de personnalités, telles l'actrice Sophia Loren ou le Premier ministre Matteo Renzi, les collègues du réalisateur d'Une journée particulière avaient rendez-vous pour, selon les souhaits de sa femme et de ses deux filles, cette cérémonie laïque et «pas sérieuse».

Plusieurs comédiens mais aussi les metteurs en scène Giuseppe Tornatore (Cinema Paradiso) et Paolo Virzi (Les opportunistes»), le scénariste Giuliano Montaldo, le producteur Aurelio de Laurentiis... ont assisté à la cérémonie ou ont évoqué sur la scène leur «ami».

Avec un seul impératif dicté par la famille: «ne pas être sérieux, être drôle, comme il l'aurait voulu».

L'acteur populaire Carlo Verdone a ainsi rappelé «combien la comédie à l'italienne devait énormément» au réalisateur d'Affreux, sales et méchants, combien il avait oeuvré pour qu'elle «soit respectée à l'étranger».

«C'était un homme bien, qui a mis en scène les misères, les mensonges et le côté bouffon des Italiens mais toujours avec beaucoup d'humanité», a-t-il ajouté. «Quant à Rome, il la comprenait mieux que nous qui y sommes nés. Il nous manquera beaucoup».

Giuseppe Tornatore a raconté comment, derrière «un cynisme de façade», se cachaient «une douceur et une générosité rares», ajoutant que le maestro était «toujours disponible, ouvert».

Il a également raconté une anecdote: à la fin du tournage de «Nous nous sommes tant aimés», Scola montre le film à Federico Fellini, qui lui dit tout de suite qu'il est superbe.

Mais, Scola comprend que quelque chose ne plaît pas au réalisateur de La dolce vita: «Ces plans en hauteur ne se font pas», lui dit-il, faisant référence à une scène d'amour entre Stefania Sandrelli et Vittorio Gassman. «Là, c'est le point de vue de Dieu, ajoute Fellini. Toi qui es croyant, comment peux-tu te permettre de filmer du point de vue de Dieu?».

Après cette conversation, a conclu Tornatore, Scola n'a plus jamais tourné de scène «d'en haut», mais «je crois que cette fois-ci, Federico devra faire avec».