Le rideau se lève enfin sur Episode VII: The Force Awakens, nouvel opus de la saga-phénomène Star Wars, le premier en dix ans et qui sera projeté pour la première fois lundi à Los Angeles.

À Hollywood, la tension était à son comble un peu plus d'une heure avant le début du tapis rouge et la première mondiale du film le plus attendu de l'année, dont l'intrigue reste ultra-secrète.

Des centaines de fans, pressés contre des barricades, hurlaient dès qu'une limousine s'arrêtait ou que la musique de John Williams était jouée.

La circulation était interdite sur dix pâtés de maison autour des célèbres Chinese et Dolby Theatre, où sera projeté le film simultanément.

«Il y a plus de sécurité que pour les Oscars, la circulation est bloquée, c'est un gros événement», a constaté Jeff Bock, analyste de la société spécialisée dans le box-office Exhibitor Relations.

Moins de deux semaines après l'attentat de San Bernardino, à une heure de Los Angeles, l'accent était particulièrement porté sur la sécurité: des centaines de policiers et agents de sécurité étaient mobilisés - Disney ayant payé la ville pour utiliser sa police - et on ne pouvait pas entrer dans le périmètre sans passer au détecteur de métaux.

Les quelques milliers de chanceux qui assisteront à la projection ont été priés de choisir une tenue «Star Wars chic» et de laisser au vestiaire masques, sabres laser, «et toute autre arme réelle ou fausse»et le studio Disney, qui déploie toute sa force marketing, s'assure d'«en faire une grosse production», remarque Jeff Bock.

Disney a racheté les droits sur la saga spatiale à son créateur George Lucas en 2012 pour plus de 4 milliards de dollars.

«Une fois dans la vie»

À partir de mercredi, The Force Awakens va déferler dans les salles du monde entier, avec une nouvelle génération de personnages et de vedettes.

«Je suis fan depuis que je suis enfant et c'est quelque chose que je partage avec mon père», explique Kaitlyn Nichols, une étudiante de 18 ans arrivée dès midi pour apercevoir ses personnages préférés. «Ca vaut totalement le coup d'être là, c'est quelque chose qui n'arrive qu'une fois dans la vie», s'enthousiasme-t-elle.

James Salazar, 19 ans, flanqué d'une veste et d'une casquette à l'effigie de Star Wars, est lui arrivé à trois heures du matin, dimanche, «pour avoir une bonne place».

«J'ai été fan toute ma vie, c'est mon film préféré», résume celui qui ne voudrait surtout pas rater l'actrice Daisy Ridley.

«Quand on a terminé de tourner, on se disait "Oh, le film sort dans tellement longtemps". Et maintenant, nous y voilà. J'ai peur que les gens le voient, et j'ai hâte en même temps», a justement raconté à l'AFP l'actrice Daisy Ridley.

À 23 ans, pour son premier rôle au cinéma, cette Britannique s'apprête à accéder à une célébrité galactique en interprétant Rey, l'un des personnages principaux du nouveau film.

Elle sera accompagnée par Finn, soldat du Premier Ordre passé du côté positif de la Force, joué par un autre Anglais, John Boyega, et par le pilote rebelle Poe Dameron (Oscar Isaac).

Harrison Ford et Carrie Fisher, acteurs légendaires de la première trilogie, vont de nouveau se glisser dans la peau de Han Solo et Princesse Leïa, pour le bonheur de millions de fans.

Quatre décennies après la sortie du premier Star Wars en 1977, la cote d'amour pour la saga n'a jamais pâli, et ses expressions et imagerie ont profondément imprégné la culture populaire.

Projeter la saga vers l'avenir 

Que ce soit «les thèmes, la Force, les sabres lasers, il y a quelque chose (dans Star Wars) qui touche les gens et je ne pense pas qu'on puisse l'expliquer», remarque Daisy Ridley.

J.J. Abrams, réalisateur du nouvel opus, avait la lourde tâche de contenter les millions de fans tout en projetant la saga vers l'avenir.

Les spéculations vont bon train sur l'intrigue de The Force Awakens, qui démarre 30 ans après la fin du Return of The Jedi. Le héros de la première trilogie, Luke Skywalker, est-il de retour ? Rey est-elle liée à la dynastie des Skywalker ?

«Star Wars parle de famille, de la préservation d'une communauté, et d'avoir un but», s'est contentée de dire à l'AFP la comédienne mexico-kényane oscarisée Lupita Nyong'o, qui joue le personnage numérisé Maz Kanata.

Les experts s'attendent à ce que le film au budget colossal récolte des recettes encore plus astronomiques: autour de deux milliards de dollars en salles, sans compter les ventes d'innombrables produits dérivés.

Avec trois autres films à venir, Star Wars pourrait même devenir la série de films aux plus grosses recettes de l'histoire du cinéma.