Le réalisateur russe Eldar Riazanov, dont les comédies populaires ont rythmé la vie des Soviétiques, est décédé lundi à Moscou à 88 ans.

Ses films, comme L'ironie du sort réalisé en 1975, ont acquis une popularité telle dans les années 60 et 70 qu'aujourd'hui encore la majorité des Russes, mais également des habitants des ex-républiques soviétiques, en connaissent par coeur les dialogues ou chansons.

Sa mort a été annoncée dans un message publié sur son site officiel. Le réalisateur, qui a été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années, souffrait notamment d'insuffisance cardiaque.

Né à Samara, une ville sur les rives de la Volga, Riazanov a fait ses études à la prestigieuse école de la cinématographie Guerassimov (VGuIK) à Moscou.

Il s'est réveillé célèbre le lendemain de la sortie en 1956 de son film Nuit de carnaval, une comédie musicale vue au cinéma par plus de 45 millions de spectateurs.

Mais son film le plus connu en Russie est L'ironie du sort, une comédie romantique sur les déboires d'un homme ivre le soir du Nouvel an, diffusé à la télé russe tous les 31 décembre depuis trente ans.

Des générations de Russes connaissent par coeur les dialogues de ce vaudeville, plein de fraîcheur et de poésie, construit sur une confusion toute soviétique: chaque ville, chaque rue étant identique en URSS, le héros rentre chez lui, saoul, sans se rendre compte qu'il n'est pas à Moscou mais à Saint-Pétersbourg dans un appartement au mobilier et à la disposition identiques à ceux de son domicile moscovite.

Après la chute de l'URSS en 1991, Riazanov a continué de tourner des films, mais ils n'ont jamais connu le même succès que L'ironie du sort.

Eldar Riazanov «a rendu la vie moins cruelle et désespérée, plus spirituelle et plus amusante», a écrit le critique de cinéma, Andreï Plakhov, en déplorant la perte d'un «grand artiste et citoyen», qui a réalisé plus de 30 films, de 1948 à 2006.