Tuques, bande sonore, coussins, balles de neige, figurines, pintes de lait, pyjamas, casse-têtes, livres, boîtes à lunch, application mobile... Jamais une production unique québécoise n'a bénéficié d'autant de produits dérivés que La guerre des tuques 3D.

La guerre des tuques 3D a des airs de Star Wars... ou presque! La réinterprétation du classique de Rock Demers ne se vit pas que sur les écrans, mais chez de nombreux détaillants. Depuis octobre, les SuperClub Vidéotron, Archambault, Renaud-Bray, Walmart, Jean Coutu, Familiprix, Indigo, Costco, Canadian Tire, librairies indépendantes et supermarchés s'approprient les aventures hivernales de Luc, Sophie et François les Lunettes. Une centaine de produits différents ont été mis sur le marché pour une valeur de 2 millions de dollars.

«On a fait faire une visite de plateau aux journalistes en avril 2014 et ce fut la folie médiatique, raconte Marie-Claude Beauchamp, productrice de CarpeDiem. Rapidement, un premier fournisseur nous a appelés. On avait dans notre stratégie de concevoir quelques produits et de les vendre en ligne. Mais plus le projet avançait, moins ça devenait raisonnable de tout faire nous-mêmes.»

Kombi Sports, qui veut désormais être reconnue pour ses tuques autant pour que ses gants de ski, est l'un des fournisseurs qui se sont manifestés. Des tuques, exactement comme celles portées par les personnages du film, se retrouvent chez Sports Experts et Atmosphère. 

«En 2013, on s'est repositionné pour axer notre marque sur la chaleur humaine. Il y avait donc un lien», explique Marie-Hélène Choquette Zaurrini, chef marketing de Kombi, qui a créé des tuques comme celles du film.

Les fournisseurs ont travaillé de près avec CarpeDiem. «On a fermé notre site internet, mais on a voulu garder le contrôle sur le produit pour ne pas détériorer la marque», dit Marie-Claude Beauchamp.

Premier constat de l'opération promotionnelle? On ne se lance pas dans la production de produits dérivés d'un film pour devenir millionnaire ! Sur chaque produit vendu, CarpeDiem s'assure une marge de 2 à 5 %. «On fait des produits dérivés pour que les jeunes s'approprient le film, indique Marie-Claude Beauchamp. Et pour qu'ils l'aiment, il doit y avoir autre chose.»

«On a embarqué, car c'est québécois, c'est un film très populaire et les producteurs sont passionnés, raconte Stéphan Tétrault, fondateur d'Imports Dragon qui a conçu notamment des figurines. Mais au départ, on a dit non, car le volume était trop petit. On recherche des collections qu'on peut vendre partout au Canada et aux États-Unis. Et il y a beaucoup de travail derrière une production, dont la fabrication de moules en Chine. Nos usines sont habituées à des quantités élevées.»

Stéphan Tétrault l'admet sans ambages: l'aventure ne sera pas rentable. «La marge n'est vraiment pas énorme, confirme aussi Marie-Hélène Choquette Zaurrini. Mais on ne le voit pas comme un sacrifice. Plutôt un investissement. C'est un projet marketing. C'est l'occasion de dire aux Québécois que Kombi est d'ici.»

Le commanditaire-présentateur du film, Natrel, qui a mis en marché des contenants de lait avec les personnages du film, considère une telle association «naturelle». 

«Et Noël est une période qu'on chérit. On bâtit ainsi l'équité de la marque. Ça crée une connexion affective avec Natrel.» - Caroline Losson, vice-présidente marketing d'Agropur, division Natrel

De leur côté, les détaillants semblent avoir confiance dans la réussite de l'opération. À bien des endroits, les produits dérivés ne seront pas difficiles à trouver. «Comme c'est le remake d'un film très populaire, les risques de pertes sont réduits», estime Hélène Bisson, vice-présidente communications de Jean Coutu.

«C'est une belle idée de ramener un tel classique, souligne Richard Caron, vice-président marketing de l'Aubainerie, où on vend des pyjamas La guerre des tuques 3D. Les produits dérivés participent à cette célébration. Au moment du bilan, on va analyser les ventes et les retombées médiatiques de l'opération. Mais déjà en décembre, on va avoir une bonne indication des ventes.»

Quelques produits

JOUETS

Imports Dragon a créé des figurines, casse-têtes, balles de neige et peluches Cléo qu'on trouvera notamment chez SuperClub Vidéotron, Archambault, Renaud-Bray, Jean Coutu et Rossy. «On a vendu aux détaillants un concept de présentoir pour regrouper tous les jouets», indique Stéphan Tétrault, d'Imports Dragon.

BOUTEILLES DE LAIT

En décembre, Natrel ajoutera à sa gamme de produits lactés La guerre des tuques 3D des laits au chocolat. «Avec l'agence lg2 Boutique, on a passé énormément de temps sur les dessins pour s'assurer de garder l'intégrité de La guerre des tuques et celle de Natrel», dit Caroline Losson d'Agropur, division Natrel.

TUQUES

Des tuques de laine, comme celles qui réchauffent la tête des personnages du film, ont été conçues par Kombi. «On s'est approprié le look des tuques du film, explique Vicky Carignan, directrice de la création de produits de Kombi. On a tenté d'être le plus authentique possible. Et, en plus, elles devaient être chaudes!»

LIVRES

Comme pour son précédent film, La légende de Sarila, CarpeDiem s'est liée à Bayard pour l'édition de livres de lecture et à colorier pour jeunes et très jeunes lecteurs. «Je tenais à avoir des produits haut de gamme, accessibles, ludiques et qui permettent aux enfants de se raconter des histoires», énumère Marie-Claude Beauchamp.

DIVERS

Avec le film viennent une centaine de produits dérivés: application mobile, bande sonore, bracelets, portefeuilles, casse-têtes, calendriers, coussins, doudounes et autres boîtes à lunch. Manque-t-il quelque chose? «On vient de signer une nouvelle licence pour des luges en plastique qui seront vendues chez Jean Coutu», affirme Marie-Claude Beauchamp, de CarpeDiem.