Le cinéaste franco-polonais Roman Polanski s'est dit «très heureux», vendredi à Cracovie, après le verdict du tribunal de cette ville venant de refuser son extradition aux États-Unis, où il est accusé du viol d'une mineure en 1977 en Californie.

«Je suis évidemment très heureux que cette procédure touche à sa fin. Cela m'a coûté beaucoup d'efforts, de problèmes pour ma santé et aussi pour ma famille», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

«Je suis content d'avoir fait confiance à la justice polonaise. Je n'avais pas de doute que cette affaire allait bien se terminer. Je retourne à ma famille», a-t-il ajouté.

Le tribunal régional de Cracovie «a conclu vendredi à l'irrecevabilité de la demande d'extradition aux États-Unis du citoyen polonais et français Roman Polanski», selon le juge Dariusz Mazur.

Dans les attendus du verdict, le juge Mazur s'est livré à un violent réquisitoire contre la justice américaine. Selon lui, des juges et des procureurs américains ont «gravement violé les règles d'un fair trial (procès équitable)» dans l'affaire Polanski.

Le verdict du tribunal de Cracovie n'est toutefois pas définitif, le parquet polonais qui représente la partie américaine pouvant encore faire appel.

Les États-Unis avaient adressé à la Pologne en janvier une demande d'extradition du cinéaste, qui vit en France, après une apparition publique à Varsovie du réalisateur du Bal des vampires et de Rosemary's Baby.

En 1977, en Californie, Roman Polanski, alors âgé de 43 ans, avait été poursuivi pour avoir violé Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans.

Après 42 jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste, qui avait plaidé coupable de «rapports sexuels illégaux» avec une mineure, s'était enfui des États-Unis avant l'annonce du verdict, craignant d'être lourdement condamné.