Les cinéastes français de l'Association des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP) ont exprimé leurs «plus vives inquiétudes» pour le cinéaste iranien Keywan Karimi, «condamné à six ans de prison et 223 coups de fouet» par Téhéran.

«Accusé d'insulte envers le sacré pour une scène de baiser qu'il nie avoir tournée, Keywan Karimi rejoint la trop longue liste des artistes, journalistes et citoyens condamnés par l'Iran au mépris de la plus élémentaire liberté d'expression ou de pensée», ont souligné dans un communiqué les cinéastes de l'ARP.

Une campagne a été lancée sur Facebook pour soutenir le cinéaste, âgé de 30 ans.

Interrogé par l'AFP, le cinéaste a indiqué qu'il se trouvait encore en liberté. «Je suis en Iran, à Téhéran», a-t-il dit dans un message envoyé via internet. «Je m'attends à une arrestation à tout moment» a-t-il ajouté.

Diplômé de l'Université de Téhéran, Keywan Karimi a participé à des ateliers de réalisation en Allemagne, Thaïlande et Russie. Son court métrage Broken Border (2012) a été récompensé dans plusieurs festivals, rappellent les cinéastes de l'ARP, une association coprésidée par les cinéastes Éric Lartigau (La famille Bélier) et Dante Desarthe.

Plusieurs cinéastes ont été condamnés en Iran après avoir été jugés subversifs. Parmi eux, Jafar Panahi, qui a reçu l'Ours d'or à Berlin cette année pour son film Taxi, a été arrêté en mars 2010 alors qu'il préparait un film sur les manifestations contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Il a été condamné en 2011 à une interdiction de faire des films pendant 20 ans pour «propagande contre le régime».

Il a cependant depuis réussi à tourner trois longs métrages, dont Taxi, et à les transmettre à l'étranger.