L'actrice oscarisée Juliette Binoche a fait une démarche inversée pour son nouveau film, Clouds of Sils Maria (Sils Maria).

Alors que ce sont généralement les réalisateurs qui l'approchent pour lui parler d'un projet, cette fois, c'est elle qui a fait une proposition au cinéaste et scénariste Olivier Assayas.

Binoche explique qu'elle connaissait Assayas depuis des années et qu'elle avait travaillé avec lui sur le film Rendez-vous en 1985 et le drame familial L'heure d'été en 2008.

Elle souhaitait cependant une collaboration plus profonde avec lui, et voulait participer à un projet axé sur les femmes. Elle l'a donc appelé.

«J'avais envie de l'approcher et de lui dire «Hé, je crois que nous pouvons bien travailler ensemble, et n'ait pas peur du féminin»», a raconté l'actrice française en entrevue au Festival international du film de Toronto, en septembre dernier.

«Je crois que ça l'a provoqué, de la bonne façon, parce que nous nous connaissions depuis longtemps. Il a écrit Rendez-vous il y a 30 ans environ, ce film qui a marqué mes débuts en tant qu'actrice.»

Sils Maria met en scène Juliette Binoche dans la peau d'une actrice célèbre, qui accepte de tenir la vedette dans la pièce qui l'avait révélée 20 ans plus tôt. Mais à son grand désarroi, le metteur en scène ne lui offre pas de jouer le personnage plus jeune qu'elle avait interprété jadis, mais un autre plus âgé. S'ajoutent à tout cela un divorce et des difficultés à accepter de vieillir sous les projecteurs.

Kristen Stewart tient le rôle de l'assistante de l'actrice et Chloë Grace Moretz est sa covedette dans la pièce.

«Pour moi, ce qui était excitant est que j'avais presque trois rôles à jouer: la célébrité, la vedette dont l'étoile pâlit mais qui croit toujours en elle (...) et la troisième partie où le rôle prend le dessus, d'une certaine façon», a expliqué Binoche.

Comme son personnage dans le film, elle affirme se donner entièrement pour chacun de ses rôles.

«Je me sens responsable en tant qu'actrice, parce que si je ne me donne pas à 100 pour cent, j'ai l'impression de ne pas être juste envers ceux qui paient pour leur billet et qui donnent de leur temps», a-t-elle précisé.

Mais l'actrice de 51 ans refuse de rester accrochée au passé, préférant plutôt se transformer. Et elle assure qu'elle n'a pas de difficulté à laisser sa jeunesse derrière elle.

«Vous ne pouvez pas avoir votre passé et une renaissance en même temps. Ça ne fonctionne pas de cette façon. C'est comme un bébé: vous laissez tomber l'utérus pour vous diriger vers la vie. Vous ne pouvez pas revenir en arrière.»

Sils Maria prend l'affiche ce vendredi à Montréal, Toronto et Vancouver.