L'ONF et Arte unissent leurs forces une fois de plus pour présenter une douzaine de haïkus interactifs en ligne. Ces explorations numériques ont été créées par des artistes de plusieurs pays.

C'est court et c'est poétique, mais les mots ont été remplacés par des sons et des images que l'internaute est appelé à manipuler. D'inspiration japonaise, les 12 haïkus interactifs de l'ONF et d'Arte invitent à la réflexion et à l'imagination.

Les deux institutions canadienne et européenne, bien installées à l'avant-garde de la création numérique, ont organisé un concours qui a reçu 162 propositions en provenance de 20 pays. Un jury de six spécialistes, présidé par le professeur du MIT William Uricchio, a procédé à la sélection finale.

«Ça n'a pas été facile, dit-il. Chaque membre du jury avait ses préférés. J'ai été totalement surpris de voir autant de bonnes propositions être acheminées. C'est une grande première. Jamais les haïkus n'avaient été présentés de cette façon.»

M. Uricchio estime que les choix du jury sont représentatifs des grandes forces en présence dans le monde de la création numérique. Cinq oeuvres viennent de la France, trois du Canada, les autres étant du Japon, des États-Unis, de la Suède et de l'Espagne.

Cinq des 12 propositions gagnantes peuvent déjà être explorées par les internautes. Les autres seront mises en ligne progressivement jusqu'au 30 avril.

Les oeuvres devaient prendre en compte 10 règles pour faire partie de la sélection finale, dont le fait de durer 60 secondes, d'amener une vision différente de notre monde et d'être accessibles et comprises par un public international.

«C'est impressionnant de voir comment les artistes réagissent de façon très créative aux contraintes. Ils ont tous réussi à mêler forme et contenu dans des formes courtes, mais qui ont de la profondeur en plus de s'avérer, oui, poétiques.»

Avec le haïku suédois intitulé La mélodie du quotidien, par exemple, les internautes peuvent explorer la possibilité de créer de la musique avec les codes-barres de n'importe quel objet leur tombant sous la main.

Le berceau du chat, haïku québécois réalisé par Thibaut Duverneix, David Drury et Jean Maxime Couillard, met dans les mains de l'utilisateur un jeu de cordes lui permettant de faire aussi de la musique tout en créant une constellation tridimensionnelle dans le ciel.

«Cette expérience a été très amusante et enrichissante à tous les points de vue, souligne William Uricchio. Montréal est vraiment une ville très dynamique en création numérique et l'ONF est au centre de ce mouvement. Le gouvernement devrait bien réfléchir avant de couper les vivres à cette institution reconnue mondialement.»