L'ours Paddington, icône de la littérature enfantine britannique, arrive sur les écrans français mercredi, 60 ans après sa création par l'auteur Michael Bond, qui avait aperçu un ours en peluche esseulé dans la vitrine d'un grand magasin londonien un soir de Noël.

Il l'avait alors acheté pour l'offrir à son épouse et baptisé du nom de la gare la plus proche. Depuis le premier livre relatant ses aventures, paru en 1958, le petit ours péruvien au manteau bleu et chapeau rouge a été croqué par toute une série d'illustrateurs et est devenu une icône pour des générations d'enfants britanniques.

Dans l'adaptation cinématographique signée Paul King, qui mêle images d'animation et prises de vue réelles, Paddington est doté en français de la voix de Guillaume Gallienne et rend la vie impossible à la famille Brown, qui a accueilli l'ours tendre et optimiste mais terriblement maladroit.

Comme dans le premier ouvrage, l'ours débarque de l'autre bout du monde et se trouve esseulé à la gare de Paddington, avec une valise élimée contenant un pot de marmelade presque vide et une étiquette autour du cou qui dit «s'il vous plaît, prenez soin de cet ours. Merci».

«Outre le fait que c'est 86 minutes de divertissement, Paddington traite de l'exil, d'un réfugié qui arrive dans un pays étranger sur lequel on lui a raconté beaucoup de choses (...). Et bien sûr la réalité sera toute différente», a déclaré à l'AFP à Londres Hugh Bonneville, qui incarne le père de famille dans le film.

«Avant de trouver une maison, cet ours va vivre un voyage spectaculaire» lors duquel il sera notamment «poursuivi en voiture à travers Londres par une taxidermiste redoutable jouée par Nicole Kidman», ajoute-t-il.

Une diva «sacrée»

Sur le tournage, Paddington était représenté par un bâton ou une doublure, remplacés ensuite par des images de synthèse. L'acteur confie que le tournage a été «techniquement très difficile, en particulier quand vous avez un ours qui fait sa prima donna en ne pointant que rarement le bout de sa truffe avant 5 ou 7 heures du soir».

Une diva si «sacrée» aux yeux de l'auteur et créateur Michael Bond qu'il a décidé de s'assurer légalement que son ours ne vivra pas de nouvelles aventures sous la plume d'un autre après sa mort, a-t-il confié au quotidien The Times.

Love from Paddington, le dernier opus du créateur âgé de 88 ans sort le 23 décembre en Grande-Bretagne.

Londres s'est pavoisée aux couleurs de la petite star en peluche cet automne. Outre la sortie du film, l'ourson est le héros de deux expositions: la House of illustration à Londres présente le travail des illustrateurs successifs - dont la première, Peggy Fortnum -, tandis que le London Museum retrace son histoire à travers plusieurs objets issus de collections privées.

Les fans peuvent également suivre «la piste de Paddington» à travers la capitale anglaise, rythmée par une cinquantaine de statues disséminées dans la ville, qui marquent les endroits préférés de l'ours voyageur.