Un cliché pris il y a un an dans une manifestation par un étudiant bulgare connaît un succès aussi fulgurant qu'inattendu, grâce à sa reprise dans le film américain The Giver.

«Une entreprise de sélection de clichés pour ce film a remarqué ma photo par hasard, en cherchant une illustration du courage. Leur choix m'a énormément surpris et flatté», témoigne à l'AFP Stefan Stefanov, qui étudie la photographie.Sa photo apparaît dans The Giver, un film de science-fiction avec Meryl Streep et adapté du roman de Lois Lowry, qui vient de sortir dans les cinémas en France: dans un monde dénué d'émotion, quelques images doivent conserver le souvenir de l'histoire de l'humanité.

L'étudiant, alors stagiaire dans un quotidien bulgare, couvrait des manifestations contre le gouvernement à Sofia en novembre 2013.

Parmi les protestataires, une lycéenne en larmes de 16 ans, Dessi Nikolova, remerciait un policier casqué d'avoir protégé un manifestant roué de coups par ses collègues.

Stefan Stefanov a photographié la scène parmi tant d'autres. Son journal a payé la photo 25 euros (35 $), comme toutes les autres, avant qu'une amie du jeune homme ne partage l'image sur Facebook.

«Le lendemain, c'était la folie: la photo était partagée partout sur les réseaux sociaux avant d'être reprise dans des sélections de photos sur les protestations dans le monde».

Stefan a ensuite été contacté par Hollywood. Il est cependant loin d'avoir réalisé le rêve américain: «Je n'ai pas encore été payé la somme convenue, les procédures prennent du temps». Sans vouloir donner de tarif précis, il indique que son émolument sera supérieur à un salaire moyen mensuel bulgare (environ 400 euros, 565 $).

L'intérêt médiatique suscité par le jeune photographe n'a pas encore changé sa situation: étudiant en troisième année, il travaille dans un journal modeste distribué gratuitement. À l'avenir, il dit vouloir «travailler sur l'actualité internationale brûlante, comme l'actuelle crise en Ukraine».