Jamel Debbouze au côté de Jerôme Seydoux, patron de Pathé: à Deauville, les distributeurs, soutenus par des stars, ont passé jeudi leur grand oral annuel devant les patrons de salles de cinéma, 250 bandes-annonces pour autant de succès espérés dans les mois à venir.

«Un bon cru, je suis assez rassuré de ce que j'ai vu», résume à l'AFP en début de soirée Gérard Hoffmann, exploitant de deux multiplexes à Saint-Brieuc (Côtes d'Armor).

Après une année 2013 en repli de près de 5% à 193,6 millions d'entrées, 2014 doit s'achever en fanfare: «entre 210 et 215 millions d'entrées» attendues, selon le Centre national du cinéma, un niveau proche du record historique de 2011 (217,2 millions d'entrées).

La filière néanmoins a l'oeil rivé sur l'année prochaine.

Les bandes-annonces ou premières images de tournage présentées jeudi (interdites de filmer ou de photographier) concernent pour la plupart des films qui sortiront entre cette fin d'année et l'automne 2015.

Pour les distributeurs français, comme Wild Bunch, Europacorp, Gaumont, Pathé, UGC ou encore Films du losange, et américains (Sony, 20th Century Fox, Universal ou Warner Bros), «le rêve est de travailler sur des films qui vont marquer les esprits des spectateurs», a expliqué Frédéric Monnereau, de Studiocanal.

Même s'il s'agit seulement d'extraits pouvant aller parfois jusqu'à 7 minutes, «les images ne mentent pas», assure à l'AFP Marc Missonnier, qui a produit récemment Les vacances du petit Nicolas et sortira le prochain Patrice Leconte, Une heure de tranquillité, pour lequel Christian Clavier fait aussi le déplacement.

«On sent tout de suite s'il y a des réactions ou pas dans la salle. On voit les films qui vont faire un carton, ceux attendus qui vont faire un flop», assure Marc Missonnier.

L'an dernier, pendant cette journée, les quelque 2000 spectateurs de la salle attendaient beaucoup de Supercondriaque, de Dany Boon (5,3 millions d'entrées) mais aussi de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? de Philippe de Chauveron, sans deviner qu'il atteindrait plus de 12 millions de spectateurs.

Une sélection très éclectique

Conséquence des récents succès de comédies françaises au box-office, des suites à Profs, Joséphine et Babysitting ont été annoncées pendant la journée.

Philippe de Chauveron va tourner lui 99% de réussite avec deux des gendres du bon Dieu.

La journée a permis de constater «un très grand éclectisme des genres par rapport à l'an dernier», juge Gérard Hoffmann, même si «trois axes au moins se dégagent, à commencer par des films pour enfants d'une qualité et d'une ingéniosité exceptionnelles», dit-il en citant Les minions, Les pingouins de Madagascar ou encore Pourquoi j'ai pas tué mon père, premier film d'animation réalisé par Jamel Debbouze, et Astérix, le domaine des dieux.

Il y a aussi beaucoup de comédies «avec le meilleur comme le pire», juge l'exploitant breton qui retient La famille Bélier d'Éric Lartigau, Les souvenirs de Jean-Paul Rouve ou encore Papa ou maman avec le duo Marina Foïs et Laurent Lafitte.

Autre tendance de l'année, les films autour de la Seconde Guerre mondiale, parmi lesquels un film allemand Le Labyrinthe du silence (sur la difficulté après-guerre d'un procureur pour retrouver des SS), et deux films français À la vie (comment vivre dans les années 60 après avoir été dans des camps) et Les héritiers (la transmission de la Shoah).

Repéré encore dans un autre genre, Rien ne sert de courir de Maïwenn avec Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot qui a impressionné les professionnels, ou des films policiers comme La French avec le duo Dujardin-Lellouche et L'affaire SK1 avec Raphaël Personnaz, venu sur les planches défendre son film.

Les films d'action à 300% seront très présents via les franchises Taken 3, Fast and Furious 7, de nouveaux chapitres du Hobbit et de Hunger Games mais aussi le retour dans une nouvelle version de Mad Max.