Si E.T. avait atterri sur Terre aujourd'hui, son aventure chez les humains se serait peut-être appelée... E.t.E. Earth to Echo, quoi. La parenté entre le classique de Steven Spielberg et le premier long métrage de Dave Green est évidente. Mais sa tête d'affiche, Teo Halm, préfère en souligner les différences.

«Ce que j'aime particulièrement dans ce film, ce qu'il a d'unique, c'est qu'on reste avec les enfants. Ce que font les adultes, qu'ils soient les parents ou les méchants, on l'ignore si les jeunes ne sont pas avec eux», indiquait le jeune acteur - il vient d'avoir 15 ans, mais en avait 12 au moment du tournage - que La Presse a rencontré à Chicago en compagnie du réalisateur Dave Green.

En plus, poursuit-il, au-delà de ce point de vue se trouve aussi l'impression, tangible, que le long métrage a vraiment été tourné avec les moyens technologiques qui sont aujourd'hui accessibles aux jeunes. Et de fait, en plaçant au sein de la bande de héros un garçon qui possède des aptitudes pour le montage, Earth to Echo devient un témoignage visuel qui aurait pu être exécuté par un gamin doué. D'accord, avec l'aide du gars des vues, qui est ici Dave Green.

«Je ne voulais pas que le film ait l'air d'images brutes trouvées par accident, mais bien d'un «journal visuel» qui aurait été filmé puis édité, monté et même mis en musique par un garçon. Pour cela, nous avons tourné avec des appareils très petits, afin que l'on ne sente pas le travail de caméra. Il m'importait que le spectateur ait le sentiment que des enfants étaient les auteurs de ces images... et parfois, ils l'ont été: ce sont les acteurs qui, par moments, tenaient la caméra - ou le iPhone, puisque c'est avec ça que nous avons tourné certaines scènes», indique le réalisateur qui a ainsi voulu donner «une impression d'authenticité» et mettre à bas «tout filtre entre les personnages et le public».

On le sent, celui qui a été assistant-réalisateur sur les Spider-Man de Sam Raimi et a signé nombres de clips et de courts métrages, a eu le coup de foudre pour ce récit initiatique, cette histoire d'amitié mâtinée de science-fiction. Bref, pour ce E.T. avec des téléphones intelligents.

Tourné pour environ 10 millions à Santa Clarita, en Californie, Earth to Echo se déroule dans une banlieue du Nevada dont un secteur va être détruit pour laisser passer l'autoroute. Dans 24 heures, Tuck (Astro), Munch (Reese Hartwig) et Alex (Teo Halm) vont déménager. Donc, se séparer. Eux qui étaient inséparables. Mais avant le jour fatidique, il y en aura un autre. Il sera inoubliable. Épique. À son origine: les messages étranges et mystérieux que les garçons reçoivent sur leurs téléphones cellulaires et dont ils décident de trouver la source.

Apparences trompeuses

Ils entrent ainsi en contact avec E.T. Oups, avec Echo.

Echo qui est un petit extraterrestre mignon comme tout, «mais qui, avance Dave Green, peut être un dur à cuire si les circonstances l'y obligent». Et les circonstances vont l'y obliger. Earth to Echo passe ainsi, dans sa dernière ligne droite, de drame intime d'un gamin qui semble avoir le poids du monde sur les épaules à film à effets spéciaux concoctés par Legacy Effects (qui a contribué à Avatar aussi bien qu'à Life of Pi, à Godzilla comme à Jurassic Park).

Mais malgré ce feu d'artifice visuel, l'attention demeure sur les personnages, les trois garçons, donc, et sur Echo. Qui, tant qu'il est niché dans sa «coquille», est bien réel - autant que peuvent l'être les créatures animatroniques... et aujourd'hui, elles peuvent l'être beaucoup. Puis qui, une fois (à) découvert, se fait fruit d'images de synthèse.

«Ça, ce n'était pas facile pour nous», admet Teo Halm, dont c'était le premier rôle. Et de se souvenir en riant d'un moment de grande émotion - son personnage est celui qui développe le lien le plus profond avec Echo - qui était en réalité «un monologue intense... avec ma main».

Pas facile, mais pas effrayant comme cette scène où il se retrouve, avec ses deux complices, au volant d'une voiture - alors qu'il avait 12 ans et ne savait pas conduire - roulant à tombeau ouvert. Conduite par un pilote expérimenté, mais caché: «Il savait ce qu'il avait à faire, mais il n'y voyait à peu près rien. C'était terrifiant», poursuit l'adolescent dont le désir de devenir acteur est né quand il avait 10 ans et que sa soeur a obtenu quelques petits rôles.

«Je suis très compétitif. Alors, je me suis dit que j'allais faire ça aussi, et que j'allais être meilleur qu'elle», rigole-t-il.

Sauf qu'il l'a fait. Et si sa soeur n'a pas poursuivi dans cette direction, lui, est de la distribution du Bukowski de Dave Franco et de Memoria... avec Dave Franco, que l'on verra prochainement.

Mais auparavant, Earth to Echo, grâce auquel il fait ses premiers pas au grand écran et qu'il résume comme étant «un film qui renverra les parents aux longs métrages de leur enfance; et les enfants, aux longs métrages avec lesquels ils ont grandi... parce qu'ils les ont vus, chez eux, avec leurs parents. Nous offrons à ces jeunes «leur» film des années 80».

Earth to Echo prend l'affiche le 2 juillet.

Les frais de voyage ont été payés par Les Films Séville.

E.T. de Steven Spielberg (1982)

Pour l'extraterrestre en danger sur notre planète, pour le jeune garçon qui va le prendre en charge. Et pour les déplacements à vélo...

> The Goonies de Richard Donner (1985)

Pour l'aventure qui se conjugue à l'amitié et pour le but commun: sauver le quartier où habite la bande de jeunes.

> Stand by Me de Rob Reiner (1986)

Pour l'aspect initiatique du récit et pour l'amitié mise à l'épreuve - ici, à cause d'une mort; dans Earth to Echo, à cause du déménagement «obligé».

> Super 8 de J.J. Abrams (2011)

Un hommage aux films précédents, à celui de Spielberg en particulier, par l'un de ses plus grands fans.