Le réalisateur franco-polonais Roman Polanski a été en 2013 le cinéaste le mieux rémunéré devant Fabien Onteniente, loin devant les auteurs de comédies à succès Guillaume Gallienne ou Pierre-François Martin-Laval, selon le classement annuel du magazine professionnel Écran total.

Roman Polanski, réalisateur de La Vénus à la fourrure, a touché 1,3 million d'euros (2 millions $) en salaire de technicien et droits d'auteur, tandis que Fabien Onteniente a reçu 900 000 euros (1,4 million $) pour Turf, une des grosses déceptions de l'an dernier au box-office avec 382 000 spectateurs et un budget initial de 23 millions d'euros.

Le cinéaste italien Marco Bellochio est 3e avec 800 000 euros pour La belle endormie.

La première femme réalisatrice est 5e: Valérie Lemercier pour 100% cachemire avec 765 000 euros. La suivante est 14e. Il s'agit de Danièle Thompson (450 000 euros) pour Des gens qui s'embrassent, autre comédie qui n'a pas trouvé son public en 2013.

À l'inverse, Pierre-François Martin-Laval, auteur du carton de l'année avec Profs et ses 4 millions d'entrées, est 61e avec une rémunération de 142 000 euros pour un devis initial de 11,8 millions d'euros.

Albert Dupontel (9 mois ferme) et Guillaume Gallienne (Les garçons et Guillaume, à table!), auteurs de deux autres comédies à succès dépassant les 2 millions d'entrées, ont touché respectivement 360 000 et 306 000 euros. Mais leur notoriété n'était pas la même avant cela qu'un Polanski ou même qu'un Onteniente, souligne l'hebdomadaire.

De même, Abdellatif Kechiche, réalisateur de la Palme d'or 2013 du Festival de Cannes La vie d'Adèle, a touché 250 000 euros. Son film a atteint le million de spectateurs.

Ce classement est établi à partir de données collectées par le site Cinefinances. Le calcul des rémunérations n'intègre pas d'autres ressources possibles comme un possible intéressement aux recettes.

Plus généralement, Serge Siritzky, conseiller éditorial d'Écran total, relève la tendance à l'inflation de la production française: le nombre de réalisateurs se situant entre 500 000 et un million d'euros est passé de neuf à onze entre 2012 et 2013 (avec encore Michael Youn, Jean-Pierre Jeunet ou Michel Gondry).

Sur les 166 films étudiés, 15 se situent entre plus de 300 000 et 500 000 euros (Michel Gondry, Luc Besson, Bertrand Tavernier...), 24 vont de plus de 150 000 à 300 000 euros (Guillaume Canet, Daniel Auteuil, Josiane Balasko, etc).

À l'opposé 32 se situent entre 3500 et 50 000 euros alors que «un réalisateur met souvent plusieurs années à développer, tourner et monter son film», rappelle Serge Siritzky.

Parmi eux de jeunes réalisateurs et d'autres plus confirmés comme François Dupeyron, ce que Serge Siritzky appelle «la dualité de la production française».